L'Italie, le Portugal et l'Espagne sont tous des pays d'Europe du Sud qui ont une longue histoire de fourniture de soins de santé universels à leurs citoyens. Ces trois pays disposent de systèmes de santé publics basés sur les principes de soins de santé universels, gratuits et équitables pour toutes les personnes éligibles dans leur pays respectif, financés par l'impôt, et offrant tous trois un haut niveau de soins.

Cependant, chaque pays a sa propre approche unique des soins de santé, combinant des éléments de prestation publique et privée. En examinant leurs similitudes, leurs différences et leurs caractéristiques notables, nous pouvons mieux comprendre comment ces pays donnent la priorité aux soins de santé pour leurs citoyens.

Italie : un système de santé universel, décentralisé et peu coûteux

Le système de santé italien est l'un des plus anciens et des plus établis au monde. Il a été introduit pour la première fois en 1883 et a été continuellement mis à jour et amélioré depuis lors. La forme actuelle des soins de santé universels en Italie a été légiférée pour la première fois en 1978 et s'appelle le Servizio Sanitario Nazionale (SSN).

Principalement public et universel, le SSN est très bien classé à l'échelle internationale. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) le classe au deuxième rang après le système français. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) classe l'espérance de vie en Italie parmi les plus élevées avec les dépenses de santé les plus faibles parmi les pays qu'elle évalue. L'Italie affiche une espérance de vie élevée et de faibles taux de mortalité infantile.

Il offre une couverture complète à tous les résidents italiens, quel que soit leur statut socio-économique. Tous les résidents étrangers légaux et les citoyens sont automatiquement couverts par une gamme complète de services de santé. Tous les services sont gratuits et le système de santé universel de l'Italie repose sur les principes de solidarité, de santé et de dignité humaine. Les immigrants sans papiers sont également éligibles aux soins de santé de base depuis 1998.

Coûts des soins de santé

Les soins de santé primaires et les soins hospitaliers essentiels sont gratuits, ce qui inclut les consultations médicales.

Cependant, les soins spécialisés, y compris certains examens diagnostiques et médicaments sur ordonnance, nécessitent une participation financière du patient. Ce montant n'est généralement pas élevé et dépend du traitement requis et de la région.

Les exemptions de participation financière s'appliquent aux femmes enceintes, aux personnes âgées, aux enfants et aux personnes ayant un revenu inférieur à un certain seuil.

Financement des soins de santé

Le système de santé italien est financé par une combinaison de taxes nationales et régionales, et il est administré par le ministère de la Santé.

Le ministère de la Santé alloue des financements nationaux aux différentes régions en fonction de calculs qui tiennent compte de facteurs tels que les dépenses antérieures, etc.

Gestion des soins de santé

L'Italie adopte une approche décentralisée, les gouvernements régionaux étant chargés de la gestion et de la prestation des services de santé. Le pays est réputé pour son fort accent sur les soins primaires et la médecine préventive.

L'administration du système relève principalement des régions, les objectifs généraux de la loi sur les soins de santé étant appliqués par le gouvernement national. Chacune des régions est indépendante et est responsable de la définition de ses objectifs et priorités. Par conséquent, la qualité des soins de santé peut varier d'une région à l'autre. Les régions génèrent également des revenus indépendants, ce qui crée des différences de financement interrégionales.

Il existe 19 régions et deux provinces autonomes qui utilisent 100 unités sanitaires locales pour fournir des services hospitaliers, de soins primaires, ambulatoires, de santé publique et de soins sociaux. Chacune des unités sanitaires locales est dirigée par un directeur général nommé par le gouverneur de la région respective.

Assurance maladie privée

Le SSN n'autorise pas les personnes à renoncer à l'assurance maladie nationale au profit d'une assurance maladie privée. Cependant, les individus peuvent souscrire une assurance maladie privée. Environ 10% des personnes ont une assurance maladie volontaire pour couvrir les services exclus du SSN, les avantages hospitaliers privés et l'accès à un plus large choix de services de santé.

L'assurance privée peut être d'entreprise, où l'employeur couvre l'individu et sa famille, ou non d'entreprise, où les personnes paient leur propre couverture maladie privée.

Portugal : un système mixte, avec des prestataires publics et privés

L'assurance maladie nationale du Portugal, le Serviço Nacional de Saúde (SNS), est également basée sur une couverture universelle. Elle a été créée en 1979 et est administrée par le ministère de la Santé. Elle est définie comme universelle, nationale et gratuite. Elle est disponible pour tous les citoyens et résidents légaux. Les personnes éligibles doivent s'inscrire auprès de leur conseil local pour accéder aux services médicaux.

Le SNS offre une liste complète de services médicaux. Le SNS est administré par des cliniques et des hôpitaux de santé locaux et régionaux qui font partie du réseau de santé publique. Le système de santé portugais est administré par le ministère de la Santé et est divisé en trois niveaux : les soins primaires, les soins secondaires et les soins tertiaires. Les soins primaires sont assurés par les médecins généralistes et les centres de santé communautaires. Les soins secondaires sont assurés par

les hôpitaux et les cliniques spécialisées. Les soins tertiaires sont assurés par les hôpitaux universitaires et les centres de recherche.

L'accès au SNS est gratuit pour les personnes de plus de 65 ans et de moins de 18 ans, ainsi que pour les membres de la famille à charge. Toutes les autres personnes éligibles ont accès à des soins de santé subventionnés de haute qualité avec une faible participation financière.

Le financement du SNS provient principalement des impôts généraux et des cotisations des employés au système de sécurité sociale, auxquels s'ajoutent des recettes supplémentaires provenant des frais facturés aux utilisateurs. Les patients sont tenus de participer financièrement à leurs soins de santé, ce qui est généralement d'environ 5 €.

Les exclusions énumérées dans le système d'assurance maladie nationale comprennent les soins dentaires et ophtalmologiques, mais pour certains groupes de personnes, tels que les personnes à faible revenu, ces services sont toujours couverts.

Certaines personnes souscrivent une assurance maladie privée pour compléter leur couverture du système de soins de santé public. Environ un résident sur cinq a une assurance maladie privée pour couvrir les services exclus, un accès plus rapide aux spécialistes, etc.

Selon l'indice de soins de santé 2023 de Numbeo, le système de soins de santé du Portugal se classe 25e. L'Indice mondial de l'innovation en matière de soins de santé 2022 a classé le Portugal au 22e rang en fonction de critères tels que la qualité, les choix de soins de santé disponibles, la viabilité financière et la science et la technologie.

L'espérance de vie moyenne a augmenté pour atteindre 82,47 ans en 2022 par rapport à l'année précédente, ce qui témoigne d'un système de santé publique efficace et performant.

Espagne : financée par une combinaison de taxes nationales et régionales

Le système de santé publique en Espagne est également basé sur les principes d'accès universel, gratuit et égal pour tous les citoyens et résidents éligibles. Il est appelé le Sistema Nacional de Salud (SNS) et est une organisation à deux niveaux. Un niveau est national tandis que l'autre est régional.

1. Au niveau régional, il existe 17 départements de santé autonomes régionaux. Chacun d'entre eux est responsable de l'organisation, de l'administration et de la prestation des soins de santé dans sa région.
2. Au niveau national, le Conseil interterritorial du SNS, composé du ministre de la Santé et des 17 ministres régionaux de la santé, coordonne le SNS en planifiant et en réglementant les lois et en supervisant le budget national de la santé.

Le SNS est opérationnel depuis 1986, lorsque la loi générale sur la santé a été promulguée.

L'Espagne dispose d'un des meilleurs systèmes de santé au monde, ce qui se traduit par un niveau de vie exceptionnel pour les Espagnols. L'espérance de vie globale est de 83,5 ans. En 2009, il s'est classé au 7e rang mondial selon l'Organisation mondiale de la santé. De plus, il s'est classé sixième dans l'UE pour le meilleur ratio médecin-patient, qui est de 4 médecins pour 1000 personnes. L'indice Bloomberg des pays les plus sains en 2019 place confortablement l'Espagne en tête.

L'Espagne s'est également classée huitième sur 89 pays classés dans l'indice de soins de santé de 2021.

Les soins de santé gratuits sont disponibles pour les personnes vivant et travaillant en Espagne, les enfants, les étudiants de moins de 26 ans et les femmes enceintes. Les autres critères d'éligibilité aux soins de santé gratuits sont : les personnes récemment divorcées/séparées d'un conjoint inscrit à la sécurité sociale, les retraités, les bénéficiaires de prestations sociales et les ressortissants de l'UE/EEE détenant une carte européenne d'assurance maladie (CEAM).

Les migrants sans papiers doivent payer 40 % des médicaments prescrits.

Tous les services médicaux de base sont gratuits, mais les chirurgies, les hospitalisations et certains examens de diagnostic nécessitent une petite participation aux frais. Les soins médicaux spécialisés peuvent être plus coûteux.

Environ 70 % du financement provient des impôts publics, ce qui représente environ 11 % du PIB. Les résidents employés contribuent également au fonds de sécurité sociale. Les fonds sont ensuite alloués à chaque région par le biais d'un système complexe afin de garantir l'absence de disparités régionales pour les services essentiels.

De nombreux résidents espagnols souscrivent également une assurance santé privée pour compléter les soins de santé publics.

Conclusion

Les systèmes de santé de l'Italie, du Portugal et de l'Espagne sont tous excellents et offrent un niveau de soins élevé. Chaque pays a ses propres forces et caractéristiques

uniques, tels que l'accent mis par l'Italie sur les soins primaires avec un système de santé décentralisé et largement contrôlé par le gouvernement, les centres de santé complets du Portugal avec un système décentralisé et un contrôle plus régional, et la spécialisation de l'Espagne dans certains domaines médicaux, avec un système de santé abordable et facile d'accès.

L'Italie, le Portugal et l'Espagne ont déployé des efforts louables pour développer des systèmes de santé visant à offrir une couverture universelle et des soins de qualité à leurs citoyens. Bien que des défis subsistent, ces pays continuent d'évoluer leurs systèmes de santé pour répondre aux besoins changeants de leur population.

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