Suite à la fermeture de la plupart des écoles, les responsables de l'éducation ont du mettre en place une alternative sur Internet (en "distanciel") sans un minimum de tests préalables et sans non plus pouvoir assurer une formation égale pour tous les élèves. Pourtant, au-delà des difficultés, du manque de collaboration et des décisions imposées du jour au lendemain, il y a des écoles qui se sont adaptées avec succès aux nouvelles méthodes d'enseignement en ligne, car elles se préparaient déjà à l'école du futur.
Le processus a été testé en situation de crise, la plupart des enseignants se sont adaptés en très peu de temps et les élèves ont utilisé leurs propres téléphones, tablettes ou ordinateurs portables, ou ceux des parents, pour suivre des cours en ligne.
Les enseignants sont souvent confrontés à des situations difficiles et incertaines, devant réinventer leurs méthodes pour faire face aux problèmes de la classe, aux demandes des parents et aux demandes des directeurs. La capacité d'adaptation joue un rôle important en les aidant à répondre aux exigences de leur travail, en particulier maintenant, alors que l'épidémie de coronavirus a entraîné des perturbations sans précédent dans l'éducation.
Outre la connectivité et l'accès technologique, l'interaction sociale peut être limitée. Les distractions à la maison que les élèves n'auraient jamais rencontrées à l'école peuvent également affecter leur capacité à retenir les concepts. Les enseignants prennent des mesures créatives pour rendre les cours en ligne plus attrayants non seulement pour leurs élèves, mais aussi pour eux-mêmes.
Les enseignants ont pris certaines mesures clés pour s'adapter à la nouvelle façon d'enseigner:
La George Lucas Educational Foundation pense que la rétroaction est la clé du processus d'apprentissage. Voici ce qu'ils disent:
"Avant de pouvoir amener les élèves là où nous voulons qu'ils soient, nous devons déterminer clairement où se situe le but et comprendre où se trouve chaque élève, au-delà de l'objectif quotidien. Comprendre cela nous permet de construire une approche systématique pour nous assurer que nous savons ce que nous voulons que les élèves sachent et soient capables de faire — et une approche systématique pour incorporer dans l'enseignement les retours d'expériences reçus."
Ils préconisent que les enseignants encouragent les commentaires appropriés, authentiques et cohérents, afin de pouvoir corriger, soutenir et rediriger les élèves sur le chemin de l'apprentissage. Ils croient qu'une prise en compte des retours constante et positive est essentielle pour s'assurer que les élèves savent où ils en sont, ce dont ils ont besoin et où ils vont dans le processus d'apprentissage, non seulement pour la transparence, mais aussi pour qu'ils puissent s'approprier eux-mêmes le processus d'apprentissage.
"L'apprentissage ne vient pas de l'évaluation, mais plutôt des commentaires fournis. Nous ne pouvons pas perdre de vue l'importance de fournir des commentaires opportuns et spécifiques, surtout lorsque nous n'avons pas les enfants devant nous."
L'UNESCO a publié le document Stratégies d’apprentissage à distance face à la fermeture des écoles due au COVID-19 - un ensemble de mesures sectorielles prises par les agences gouvernementales et les partenaires pour poursuivre les étudiants «Études basées sur le programme et autres activités éducatives régulières lorsque les écoles et autres établissements d'enseignement physique sont fermés. Ils disent:
"Le succès de ces stratégies implique le réexamen des activités d’apprentissage et la planification de solutions alternatives pour dispenser les programmes d’apprentissage à distance, qui seront ensuite appliquées avec le soutien des enseignants, de la communauté éducative et en collaboration avec les élèves et leurs familles."
Les problèmes courants que l'apprentissage à distance doivent résoudre sont les suivants:
L'UNESCO a également publié un article en octobre, dans lequel l'organisation souligne l'importance d'investir dans le bien-être des enfants.
"L'investissement dans les programmes de santé et de nutrition scolaires devrait être une priorité éducative pour tous les gouvernements nationaux et les partenaires de développement."
L'UNICEF, le PAM (Programme Alimentaire Mondial) et l'OMS (Oragnisation Mondiale de la Santé) appellent tous les gouvernements nationaux et les partenaires de développement à promouvoir une approche équitable, inclusive et progressive de l'éducation qui comprend des programmes complets et intégrés de santé et de nutrition scolaires renforçant les politiques scolaires, la sensibilisation, les programmes, l'environnement et les services de santé scolaire tout au long du primaire et l'enseignement secondaire, afin de garantir que tous les enfants et les jeunes ont les conditions requises pour apprendre, s'épanouir et contribuer de manière significative au développement d'un avenir durable et sain de leurs communautés et pays.
Les quatre agences sont prêtes à harmoniser leurs efforts et à travailler avec des partenaires pour veiller à ce que cette question importante soit reflétée dans les programmes nationaux, régionaux et mondiaux, et à ce que des fonds soient mobilisés pour soutenir le renforcement des programmes nationaux d'éducation et de santé et de nutrition en milieu scolaire.
Connecting Classrooms est un programme géré par le British Council depuis 2008 et qui relie les écoles du Royaume-Uni aux écoles du monde entier, afin qu'elles puissent apprendre les unes des autres. Le programme a développé des partenariats durables à long terme, aidant les écoles et la communauté au sens large à développer des partenariats éducatifs réussis entre les écoles du Ghana, du Zimbabwe, du Bangladesh et du Népal et les écoles du Royaume-Uni, dotant les étudiants des compétences et des connaissances nécessaires pour devenir actifs dans le monde. ressortissants.
Depuis le début de la pandémie, leurs cours en ligne sont ouverts aux enseignants de tous les pays et ils disposent également d'un guide pour faciliter la communication virtuelle avec les enseignants des écoles partenaires.
En France, les évaluations de primaire mises en place depuis 2017 on montré que les élèves avaient été affectés par la période de confinement, mais avec des résultats différents. Ainsi il a été observé que ceux qui arrivaient en CP (et qui donc étaient précédemment en maternelle) ont un peu plus de difficultés, notamment dans la reconnaissance des lettres et sons (on passe de passe de 80,1 % à 77,8 %) et dans l'attention. La baisse est plus sensible pour ceux auparavant en CP, année charnière dans l'enseignement français, et qui sont arrivés en CE1 : on note une baisse dans pratiquement tous les domaines évalués, et un écart qui se creuse entre écoles de zone favorisée ou non (baisse pour la lecture de textes de 4,8 points, pour la lecture de mots de 4,3 points, pour l’écriture de 4,5 points...). Par contre, le confinement semble avoir été très bénéfique pour les CM2, et ce quel que soit le type d'école (privée, publique, ZEP...), puisque les résultats en entrée de 6e sont en nette progression (+6 points en français et +4 points en mathématiques). L'article du journal Le Monde évoque le fait que ces élèves bénéficient de 8 années d'enseignement derrière eux. Mais une senseignante du Lycée français de Londres nous confiait récemment :
"Les petits ont plus besoin de l’adulte pour progresser. Les collégiens comme nos CM2 ont pu progresser en autonomie et du coup se responsabiliser par rapport au travail scolaire et quand on essaie de comprendre par soi-même, on acquiert plus solidement les notions."
Dans l'article, le Ministère de l'éducation nationale français indique ainsi que les "effets péjoratifs du confinement ont été amortis en grande partie" grâce à la continuité pédagogique (les cours à distance) mis en œuvre par les enseignants.
Quoi qu'il en soit, avec la fermeture de la plupart des écoles, élèves, enseignants, autorités et parents ont tenté de s'adapter à la nouvelle réalité, celle de la distanciation sociale, dans laquelle le processus éducatif pourrait se poursuivre en ligne jusqu'à la fin de la pandémie.
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