Histoire de Buenos Aires

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Argentine

Le nom Argentine vient du latin argentum (argent). Les premières références au nom Argentine remontent aux voyages des premiers explorateurs espagnols et portugais vers le Rio de la Plata ("le fleuve argent") en 1516. Les espagnols établirent une colonie permanente sur le site actuel de Buenos Aires en 1580, et la Vice-royauté de Rio de la Plata fut établie en 1776. Cette région fut rapidement peuplée par des immigrants espagnols et leurs descendances, les criollos,accompagnés de populations locales et de descendants d'esclaves africains présents en nombre. Un tiers des colons de l'ère coloniale se retrouvèrent à Buenos Aires et dans des villes adjacentes tandis que les autres s'établirent dans la pampa comme gauchos. Les peuples indigènes continuèrent de peupler le reste des terres argentines.

Buenos Aires

Dès sa création, Buenos Aires s'est appuyée sur le commerce pour son développement. Pendant la majeure partie du 17ème et 18ème siècles, l'Espagne fit en sorte que tout le commerce à destination de l'Europe transite par Lima au Pérou afin de soumettre les échanges à leurs taxes. Les marchands de Buenos Aires, se sentant lésés par ce processus mirent en place un vaste système de contrebande. Conscients du danger grandissant, le roi d'Espagne, Charles III, libéralisa progressivement le commerce et déclara le port de Buenos Aires 'port de libre échange commercial' à la fin des années 1700. Les Britanniques attaquèrent la ville à deux reprises en 1806 puis 1807, mais furent par deux fois repoussés par des milices locales. Mais le 25 mai 1810, alors que la guerre faisait rage en Espagne et après une semaine de protestations silencieuses, les habitants de Buenos Aires réalisèrent un mini coup d'état et destituèrent le Vice-roi espagnol avant de mettre en place un gouvernement provisoire. La première déclaration d'Indépendance fut ainsi adressée à l'Espagne en 1816.

Pendant la majeure partie du 19ème siècle, le statut politique de la ville resta un sujet sensible. Déjà capitale de la province de Buenos Aires, la ville devint capitale des états de la province ayant fait sécession entre 1853 et 1860. En 1880 après plusieurs batailles, la ville, fédéralisée, devint le siège du gouvernement, avec à sa tête un maire nommé par le Président de la République. Les terres fertiles des plaines de la pampa apportaient déjà à Buenos Aires des richesses inestimables, mais au cours de la seconde moitié du 19ème siècle, la construction de voies de chemins de fer vint renforcer considérablement la puissance industrielle de Buenos Aires en permettant le transport rapide des matières premières vers les usines. Buenos Aires devint rapidement une grande ville cosmopolite capable de s'aligner sur les capitales européennes.

Une vague d'investissements étrangers et une immigration massive venue d'Europe après 1870 ont permis le développement rapide d'une agriculture moderne et une quasi réinvention de la société argentine et de son économie. Ces changements ont apporté un renforcement de la cohésion de l'état. Le Droit Civil fut largement revu et enrichi par Dalmacio Vélez Sársfield, dont le Code du Commerce de 1860 et le Code Civil de 1869 ont servi de base au droit argentin tel qu'il existe actuellement. La Conquête du Désert menée dans les années 1870 a causé la mort de plus de 1300 indigènes et repoussé bon nombre de tribus vers l'extrême sud des plaines de la pampa et jusqu'en Patagonie. Entre 1880 et 1929, le pays n'a cessé de se développer, prospérant jusqu'à intégrer le cercle fermé des 10 pays les plus riches au monde avec pour fer de lance ses exportations agricoles.

Le leader le plus célèbre de l'histoire de l'Argentine, le Général Juan Peron, fut élu Président de la République en 1946. Il créa le mouvement qui porte son nom, le Péronisme. Sa femme, Evita était extrêmement populaire et joua un rôle très important dans le gouvernement de Peron jusqu'à sa mort soudaine en 1952. Buenos Aires fut le berceau du Péronisme : la manifestion du 17 octobre 1945 eut d'ailleurs lieu sur la Plaza de Mayo.

Sous la gouvernance de Peron, les salaires et les conditions de travail se sont considérablement améliorées, le nombre de travailleurs syndiqués a plus que quadruplé, les programmes gouvernementaux ont pullulé pour soutenir l'un des projets prioritaires de l'époque, l'urbanisation du pays. Cependant, entre 1948 et 1950, le peso perdit plus de 70% de sa valeur et l'inflation atteignit les 50% en 1951. La politique étrangère devint quasi inexistante avec pour résultat un pays refermé sur lui-même, où la censure et la répression s'installèrent subrepticement. Au fil des mois, Peron se débarrassa de plusieurs de ses meilleurs conseillers tout en encourageant la corruption. Le 16 juin 1955, un groupe dissident des Marines argentins bombarda la ville dans les environs de la Plaza de Mayo, faisant 364 victimes civiles. Ce fut la seule et unique fois où la ville fut attaquée par les airs. Cette attaque fut suivie d'un coup d'état militaire qui destitua le Président Perón trois mois plus tard en 1955. Ce dernier s'enfuit alors vers l'Espagne où il résida par la suite.

Les élections de 1958 virent l'arrivée d'Arturo Frondizi aux fonctions présidentielles. Frondizi profita du soutien de nombreux péronistes. Il s'appliqua à ce que les investissements utiles au pays soient réalisés dans les domaines déficitaires de l'énergie et de l'industrie qui minaient les finances argentines. Cependant, l'armée intervint régulièrement faisant obstacle à sa politique si bien que les résultats furent mitigés; Frondizi fut forcé de démissionner en 1962. Arturo Illia, élu à sa suite en 1963, libéra le pays du protectionnisme dans lequel il s'était installé ce qui restaura progressivement la prospérité économique du pays. Cependant, il fit l'erreur de vouloir réintégrer des péronistes dans son gouvernement ce qui conduit à une nouvelle intervention militaire en 1966. La croissance économique était forte, le pourcentage d'argentins vivant sous le seuil de pauvreté atteignit même les 7% en 1975, un taux singulièrement bas, jamais plus égalé depuis.

Malgré cela, une violence politique commença à se développer et c'est Peron, en exil, qui orchestra d'une main de maître les manifestations étudiantes et grèves des travailleurs, qui eurent pour conséquences la mise en place d'élections libres par le régime militaire en 1973 et permirent son retour d'exil. Peron décéda en juillet 1974, laissant place à la tête de l'Etat à son vice-président, sa troisième femme Isabel. Isabel Peron fut le seul compromis possible trouvé par le militants péronistes qui ne pouvaient s'entendre sur aucun autre candidat. Le conflit existant entre les radicaux de droite et de gauche menèrent cependant rapidement à des guerres internes et à un chaos financier total. Le 24 mars 1976, un nouveau coup d'état vint ainsi évincer Isabel Peron du pouvoir. Ce que l'on a pappelé "La Guerre Sale" fit plus de 30000 desaparecidos (les disparus, prisonniers politiques d'abord kidnappés par la junte militaire avant d'être exécutés).

Cette instabilité politique faite de successions rapides de gouvernants dura jusqu'aux années 1980. Plus tard, Raúl Alfonsín et son gouvernement entreprirent de rendre des comptes aux familles des disparus dont les corps furent déposés dans l'Océan Atlantique. Il s'appliqua également à remettre en place un contrôle civil des forces armées et des institutions démocratiques plus fortes. Les membres des trois juntes militaires ayant empoisonné le pouvoir furent activement recherchés et condamnés à des peines d'emprisonnement à perpétuité. Les dettes internationales contractées par le régime précédent minaient cependant l'économie d'un pays mis en tutelle par ses créditeurs privés et publics, -FMI-. Il s'agissait dans un premier temps de rembourser la dette internationale avant de pouvoir s'attaquer aux chantiers nationaux des travaux publics et des crédits internes. Ne parvenant pas à venir à bout des problèmes économiques du pays, Alfonsín perdit bientôt la confiance du peuple. Après la crise monétaire de 1989 qui résulta en une inflation extraordinaire et autrement dommageable pour l'économie nationale (les prix furent multipliés par 15 !), il fut contraint de quitter ses fonctions 5 mois avant le terme de son mandat électoral.

La Constitution Argentine fut amendée en 1993. Buenos Aires devint ainsi une ville autonome dont le maire, choisi par le président de la république depuis 1880, serait désormais élu. Le 30 juin 1996, les électeurs de Buenos Aires purent ainsi élire pour la première fois le maire qui dirigerait leur ville. En mai 2003, le gouverneur Néstor Kirchner, péroniste social démocrate, a été élu à la présidence. Il a notamment permis au pays de redresser sa dette totale à hauteur de 66% du PIB, réglant l'intégralité de la dette argentine auprès du Fond Monétaire International, renégociant les contrats énergétiques et nationalisant certaines entreprises privatisées par le passé. Kirchner et ses conseillers en économie, parmi lesquels Roberto Lavagna, ont également beaucoup fait pour les salaires et les investissements publics.

Grâce à cette présidence, le pays connaît de nouveau une croissance économique presque oubliée. Cependant, malgré une cote de popularité élevée, Néstor Kirchner a dû se retirer de la campagne de 2007 laissant la voie libre à sa femme, la sénateur Cristina Fernández de Kirchner. Elle devint la première femme présidente en Argentine. Fabiana Ríos, candidate centre-gauche de la Province de la Terre de Feu fut quant à elle la première femme élue au rang de Gouverneur. Malgré une large majorité au Congrès, Cristina Kirchner vit son projet sur l'augmentation des taxes d'exportation sur les produits agricoles rejeté à cause du vote de désaveu de son vice président Julio Cobos le 16 juillet 2008. Entre mars et juillet, les mouvements de protestation et blocus des agriculteurs dans l'ensemble du pays avaient en effet porté un sérieux coup à l'économie nationale, bloquant totalement la croissance et faisant même réapparaître un taux d'inflation à deux chiffres. Profitant de l'expérience de son prédécesseur et époux, Mme Kirchner a choisi pendant la crise mondiale de n'intervenir que des les secteurs instables ou déficitaires de l'économie argentine.

Mise à jour 3/01/2011

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