La pandémie de coronavirus a balayé toutes nos vies sans pitié et n'a même pas épargné les jeunes adultes de part le monde. Il a brisé les rêves de certains et placé des obstacles parfois insurmontables sur le chemin des autres. Beaucoup terminaient leur dernière année d'étude ou étaient déjà bien intégrés dans la vie universitaire lorsque la pandémie a mis un terme instantané à tous leurs plans et activités.

Les étudiants chinois envisagent les universités locales

Certains étudiants, en particulier de familles chinoises, en plus de faire face aux dangers de la pandémie mondiale, sont confrontés à un sentiment anti-asiatique, notamment dans les pays occidentaux. Cela peut avoir diminué maintenant ou être sous-estimé, mais cela reste un facteur notable.

Certains chercheurs chinois en éducation pensent toutefois que de nombreuses familles chinoises opteront toujours pour une université internationale, mais repenseront peut-être la destination ou retarderont la poursuite des études d'un an ou deux avec une attitude d'observation de l'évolution.

D'autres familles peuvent aussi opter pour une université chinoise locale plutôt qu'une université internationale. Cette tendance pourrait être encore renforcée par les derniers rapports selon lesquels l'économie chinoise rebondit fortement malgré le revers causé par le coronavirus.

Ceci est important pour l'avenir des études à l'étranger car la Chine est la plus grande source d'étudiants internationaux dans le monde. La Covid-19 a mis un terme aux projets de nombreux étudiants et affecte le secteur de l'éducation financièrement lucratif. Il existe d'innombrables agences qui fournissent des services de consultation aux étudiants qui ont dû passer aux aides et prestations sur Internet, ce qui a affecté leur modèle économique. Heureusement, certaines de ces agences demeurent optimistes et pensent que les affaires vont monter en flèche l'an prochain (une fois que la maladie sera vaincue), la reprise des études venue après une année sabbatique plus ou moins forcée.

Les étudiants disposant d'offres solides d'universités occidentales comme aux États-Unis et en Europe peuvent aussi reporter leurs études en raison des taux d'infection élevés enregistrés dans les pays d'accueil. Il semble y avoir une autre vague de nouvelles infections et cela devrait empirer à l'approche de l'hiver.

Dans un article publié par le chercheur en éducation Dr Hantian Wu de l'Université du Zhejiang, celui-ci estime que, historiquement, la mobilité internationale des étudiants dans les universités occidentales n'est pas trop affectée par des facteurs tels que les pandémies ou les attaques terroristes (on pense par exemple aux attaques terroristes du 11 septembre). Il estime que le secteur de l'éducation est robuste et résistera à la pandémie actuelle.

Une autre opinion parmi les chercheurs chinois en éducation est que la tendance à la mondialisation a été le moteur de nombreux étudiants internationaux qui fréquentent des universités à l'étranger. Cependant, cette tendance pourrait être affectée car de plus en plus d'établissements se concentrent sur l'éducation en ligne dans le but d'améliorer leur accessibilité et de réduire leur impact environnemental. Le résultat final pourrait être une nouvelle génération d'individus capables de naviguer de manière transparente entre leurs identités locales et mondiales, et qui peuvent participer à une communication interculturelle et respecter les différences culturelles.

Une enquête menée par le British Council à Pékin a révélé que 39% des étudiants chinois qui ont déjà postulé dans des universités étrangères ne se sont pas décidés à s'y rendre. La plupart de ces étudiants étaient préoccupés par leur sécurité, leur santé et leur bien-être personnels. En Amérique, le Council on International Educational Exchange, qui est une entité parrainée par le gouvernement qui fournit une aide financière aux étudiants étrangers, a vu une réduction marquée du nombre d'étudiants étrangers. Beaucoup de leurs étudiants ont retardé leurs études, mais il y a aussi eu une nette augmentation de l'intérêt pour l'apprentissage en ligne. Le consensus général est que la pandémie a accéléré le développement de l'apprentissage via Internet. Cependant, toutes les institutions ne sont pas en mesure de répondre à cet intérêt via une offre Web.

D'innombrables étudiants déjà à l'université ont dû rentrer chez eux rapidement après le déclenchement de la pandémie. On imagine aisemment la difficulté et le stresse de quitter son pays d'adoption et d'essayer de trouver un vol pour retourner chez soi alors que les aéroports fermaient à un rythme rapide.

Les étudiants indiens évaluent leurs options

Dans article paru dans le Times of India, un doctorant Vatsal Shah de l'Imperial College de Londres, décrit comment ses plans et ses ambitions ont été chamboulés par Covid-19. On était en mars 2020 et le Royaume-Uni choisissait alors de développer une immunité collective contre le coronavirus nouvellement découvert. Cela a sonné l'alarme pour lui et sa famille qui l'a exhorté à retourner à Mumbai. Il craint maintenant de perdre le financement de ses études. Il enseignait également à temps partiel pour payer le loyer, revenu qui est tombé à zéro lorsque l'université a fermé ses portes.

Une autre étudiante indienne de la London School of Economics se souvient qu'elle aurait travaillé comme analyste de données au Royaume-Uni si la pandémie ne s'était pas produite. Désormais, trouver un emploi à l'étranger est hautement improbable en raison de l'interruption de ses études. Elle a également dû planifier très rapidement son voyage dans des circonstances très difficiles et n'avait littéralement que trois heures pour se décider à rentrer en Inde. Il n'y avait ni le temps de dire adieu à ses amis ni à la ville dont elle était tombée amoureuse. La vie telle qu'elle la connaissait s'arrêta brutalement.

Les étudiants européens adoptent une nouvelle façon d'apprendre

Les étudiants européens ont également été laissés pour compte lorsque de nombreux gouvernements ont imposé de nouvelles règles et procédures entrées en vigueur presque instantanément.

• De nombreux établissements ont reporté les examens et l'enseignement en face-à-face pour éviter la propagation du Covid-19. Dans la mesure du possible, les cours en ligne ont remplacé les cours normaux. Les examens étant différés, les diplômes ont également été reportés.
• L'immigration a été sévèrement restreinte, affectant la circulation des étudiants étrangers.
• L'admissibilité en universités au Royaume-Uni a bloqué de nombreux étudiants en août lorsque des bugs et retards dans les résultats de l'examen du A-Level (notamment dûs au revirment du gouvernement) leur ont fait perdre leur place dans leurs universités de choix.
• Les retards dans les délais de candidature et les procédures d'admission ont également été directement impactés. Cela a amené de nombreuses universités à retarder leurs procédures d'admission et les dates de début de semestre.
• En plus des complications causées par la pandémie, le Brexit alimente également l'invcertitude. Les étudiants britanniques souhaitant étudier dans les pays de l'UE (et vice versa) n'ont encore aucune idée de la manière dont leur statut de résident sera affecté (2 mois avant la date butoire, on ne sait toujours pas si un accord est en vue entre le Roayume Uni et l'Union Européenne !), ce qui aura un impact direct sur leurs études futures à l'étranger.
• Certaines universités britanniques sont en train de devenir une plaque tournante de transmission de Covid-19. Ces étudiants auraient-ils mieux fait de rester à la maison et de poursuivre leurs études en ligne plutôt que de rester dans les salles bondées en présentiel ?

Des étudiants américains dans un rappel effréné

D'innombrables étudiants américains ont été invités à rentrer chez eux début mars lorsque l'ampleur de la pandémie a commencé à émerger. Au départ, les dangers du virus ont été ignorés, considéré comme quelque chose qui allait s'éteindre de lui-même ; mais alors que les pays ont commencé à réagir, les jeunes Américains se sont précipités pour retourner chez eux avant que les États-Unis décident une interdiction de voyager et annulent les vols. Dans certains cas, les étudiants ont été contraints de payer des prix exorbitants et de prendre des routes indirectes pour rentrer chez eux.

Les étudiants ont laissé derrière eux une vie passionnante en Italie, en France et au Royaume-Uni alors qu'ils retournaient aux États-Unis. Une fois de plus, les établissements capables de mettre en œuvre très rapidement des cours en ligne ont pu offrir à leurs étudiants une formation quasiment ininterrompue. D'autres ont perdu un temps d'enseignement précieux, entraînant de gros retards dans le suivi d'une éducation de qualité.

Il semble que nous soyons obligés d'accepter comme nouvelle norme une attitude attentiste en ce qui concerne l'impact de la Covid-19 sur le secteur de l'éducation dans son ensemble. Il est certain que les effets du virus auront des conséquences considérables pour de nombreuses industries et économies pendant longtemps dans le futur. Le consensus général est que le plein impact de la pandémie sur l'enseignement supérieur ne deviendra apparent que dans les mois et les années à venir.

Le juste milieu semble pour l'instant être l'apprentissage hybride qui combine l'enseignement en ligne avec des cours en présentiel dans des programmes plus courts, lorsque cela est possible.

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