Histoire de Bucarest

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Histoire de la Roumanie

L'histoire de l'actuelle Roumanie remonte à l'époque préhistorique. Des vestiges de présence humaine datant d'environ 40 000 ans avant notre ère ont été retrouvés sur tout le territoire.

Cependant, la première trace écrite mentionnant les tribus autochtones nous vient de l'historien grec Hérodote. Le territoire de l'actuelle Roumanie est alors habité par une confédération de tribus Daces, issues du peuple Gètes. Entre les années 101 et 106 de notre ère, l'empereur romain Trajan se lance à la conquète du royaume des Daces, réussissant à soumettre leur roi Décébale. La province romaine de Dacie est par la suite intensément colonisée entre 106 et 271, jusqu'au retrait des troupes romaines. De ce fait, la population locale intègre largement la langue et la culture des conquérants. Ce processus, désigné sous le nom de romanisation, a donné naissance à la langue appelée « proto-roumain ».

Après le retrait des Romains et tout au long du Moyen-Âge, le territoire est successivement envahi par les Goths, les Huns, les Slaves, les Magyars, les Coumans et d'autres tribus nomades.

Bien que la christianisation de la population semble avoir commencé pendant la période romaine, le processus prend de l'ampleur après le retrait des Romains et au début du Moyen-Âge. Après l'arrivée des Bulgares, le slavon devient la principale langue liturgique.

Au XIIIe siècle, les principautés de Valachie et de Moldavie sont fondées, au sud et à l'est des Carpates. L'actuelle Transylvanie intègre le royaume de Hongrie au cours du XIe siècle.

En 1453, l'Empire ottoman envahit la ville de Constantinople, menaçant ainsi les frontières des principautés récemment formées. Ces dernières réussissent pourtant à maintenir leur autonomie jusqu'au milieu du XVIe siècle, malgré les nombreux souverains qui se succèdent. Parmi eux, Vlad Țepeș de Valachie (Vlad III l'Empaleur) sera, des années plus tard, à l'origine du personnage de Dracula de Bram Stoker. Quant à elle, la principauté de Moldavie connaît une apogée culturelle, diplomatique et militaire pendant les 47 ans de règne de Ștefan cel Mare (Étienne III le Grand), dans la deuxième moitié du XVe siècle.

En 1599, la Valachie, la Moldavia et la Transylvanie sont brièvement réunies et gouvernées comme un seul état sous le règne de Mihai Viteazul. Après sa mort, la Valachie et la Moldavie sont asservies par l'Empire ottoman et restent sous sa domination jusqu'au XIXe siècle. Les provinces préservent leur indépendance interne en échange de contributions régulières aux finances de l'Empire. Le siècle des Lumières dans les principautés roumaines est marqué par la personnalité de Dimitrie Cantemir, souverain de Moldavie à la fin du XVIIe siècle, mais également philosophe, historien, compositeur et ethnographe.

Le Royaume de Hongrie était encore une province ottomane au moment de la défaite des Turcs face aux Autrichiens en 1699. À ce moment-là, la Transylvanie et le reste du royaume passent aux mains de l'Empire autrichien des Habsbourg.

Au début du XIXe siècle, des tensions apparaissent en Valachie et en Moldavie, alors que le régime féodal ottoman se durcit. En 1821, Tudor Vladimirescu de Valachie mène une violente révolution contre les Ottomans, qui s'achève par sa capture et son exécution.

La guerre russo-turque de 1828-1829 débouche sur l'établissement d'un protectorat russe en Moldavie et Valachie. En 1848, une nouvelle vague révolutionnaire apparaît, frappant la plupart des pays européens. En Valachie et en Moldavie, les révolutionnaires réclament leur totale indépendance, alors que la Transylvanie revendique l'émancipation nationale. Mais l'insurrection est durement réprimée et échoue à nouveau dans les trois provinces.

Grâce à la révolution de 1848, le sort de la Valachie et de la Moldavie attire l'attention des grandes puissances du moment, qui rejettent toutefois leurs revendications d'unification et d'indépendance. En 1859, des représentants de Moldavie et de Valachie élisent Alexandru Ioan Cuza en tant que souverain, réalisant ainsi l'union des deux principautés.

En 1866, Cuza est envoyé en exil et le prince Karl de Hohenzollern-Sigmaringen est proclamé prince régnant à sa place, sous le nom de Carol Ier de Roumanie. Sous son règne, les principautés réunies obtiennent l'indépendance en 1878 et la Roumanie moderne est fondée. En 1888, le prince Carol est couronné roi du nouveau royaume de Roumanie. Son règne marque une période de réformes sociales, économiques et culturelles radicales, à l'origine d'un profond changement de la société roumaine.

Le roi Carol meurt en 1914 et son successeur Ferdinand 1er dirige le pays jusqu'à sa mort en 1927.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, la Roumanie reste tout d'abord neutre et ne prend part au conflit qu'en 1916 au côté des puissances alliées. En 1918, la Transylvanie et de petits territoires à la population à majorité roumaine rejoignent le royaume roumain, donnant naissance à la Grande Roumanie.

Cette unification est suivie d'une brève période de prospérité, jusqu'à la mort du Roi Ferdinand. Les années précédant la Seconde Guerre mondiale sont particulièrement agitées. Des tensions ethniques apparaissent sous l'impulsion du parti Garde de fer, mouvement nationaliste et anti-sémite qui gagne en popularité dans tout le pays au moment de la Grande Dépression. Le Roi Carol II arrive au pouvoir et instaure un régime autoritaire.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la situation politique du pays se détériore de manière significative et le Roi Carol II abdique en faveur de son fils, le Roi Michel. Cependant, le pouvoir est en réalité entre les mains du maréchal anti-sémite Antonescu, alors premier ministre. Après être restée neutre pendant deux ans, la Roumanie entre en guerre en juin 1941 au côté des forces de l'Axe, contre l'Union soviétique et ses alliés. Le 23 août 1944, quelques jours après l'arrivée de l'Armée rouge soviétique dans le pays, la Roumanie change de camp et se retourne contre l'Allemagne nazie.

À l'issue du conflit, le pays est amputé d'une partie significative de son territoire, dont la région de Bessarabie, actuelle République de Moldavie. En 1947, le Roi Michel est contraint d'abdiquer et quitte le pays. La Roumanie devient un état communiste sous l'influence directe de Moscou. La première décennie du régime communiste se révèle particulièrement dure, imposant un nouvel ordre social et économique à la société roumaine. Des milliers de personnes sont emprisonnées pour des raisons politiques, économiques ou même pour des motifs inconnus.

En 1958, les troupes russes se retirent du pays et le gouvernement roumain commence à s'affranchir de l'influence de l'Union soviétique. Nicolae Ceaușescu devient président en 1967 et reste au pouvoir jusqu'à sa mort en 1989. Vers la fin des années 70, le régime de Ceaușescu est devenu de plus en plus despotique. Il impose le culte de sa personnalité et engage le pays dans un plan ambitieux pour rembourser la totalité de la dette extérieure, appauvrissant ainsi la population. Dans les années 80, sa politique se durcit encore et le mécontentement populaire gronde face à ses mesures draconiennes.

L'année 1989 marque la chute des régimes communistes dans la plupart des pays à l'est du Rideau de fer. En Roumanie, la révolution commence en décembre 1989 dans la ville de Timișoara et s'étend bientôt à tout le pays. Ceaușescu est arrêté et exécuté le 25 décembre 1989.

Ion Iliescu fonde le parti Front de salut national et devient le premier président du pays après la chute du communisme. En 1996, le pays élit son premier président issu du centre-droit, Emil Constantinescu. La dernière décennie du XXe siècle se révèle particulièrement tumultueuse, avec une transition difficile vers l’économie de marché dans un contexte de forte instabilité politique et législative.

Le début du XXIe siècle est marqué par l'ouverture du pays vers le monde extérieur, grâce notamment aux négociations pour se rapprocher de l'OTAN et de l'Union européenne. La Roumanie adhère à l'OTAN en 2004 et entre dans l'Union européenne en 2007. En 2004, Traian Băsescu est élu président et effectue deux mandats consécutifs, jusqu'en décembre 2014, date à laquelle lui succède le libéral Klaus Iohannis.

Histoire de Bucarest

Des vestiges de présence humaine datant du paléolithique ont été retrouvés sur le territoire de l'actuelle capitale roumaine. Cependant, les historiens s'accordent à dire que la ville de Bucarest a été fondée au Moyen-Âge par un berger appelé Bucur, lui donnant son nom. La première trace écrite mentionnant Bucarest remonte à 1459, lorsque le gouverneur de Valachie Vlad Țepeș exonère la citadelle du paiement des impôts.

Le plus ancien monument de la ville est une église construite entre 1558 et 1559 dans l'actuel quartier de Curtea Veche. Très bien conservée, elle fait à présent partie du centre historique de la ville. Pendant les deux siècles qui suivent, la citadelle se développe, s'étendant sur les deux rives du fleuve Dâmbovița et devenant la cité la plus peuplée de la région. Au milieu du XVIIe siècle, la ville connaît une brève période de déclin, subissant plusieurs fléaux : révoltes populaires, attaques des Turcs et des Ottomans, sécheresses, famines et un incendie dévastateur.

En 1659, Bucarest devient la capitale de la Valachie, succédant à Târgoviște. Après cette date, de nombreux bâtiments administratifs, religieux et commerciaux sont bâtis, la plupart dans le style Brâncovan qui tient son nom de Constantin Brâncoveanu, prince de Valachie entre 1688 et 1714. Pendant son règne, d'importants ouvrages de travaux publics sont réalisés, comme l'avenue appelée Pont de la Mogoșoaia, devenue une des artères principales de Bucarest, l'avenue de la Victoire.

En raison de l'implication croissante de l'Empire ottoman dans la nomination des princes de Valachie, le XVIIIe siècle est également appelé l'ère phanariote, du nom d'un quartier de Constantinople. Certaines des plus belles constructions de l'héritage architectural de la ville datent de cette époque, comme les églises Stavropoleos et Crețulescu. Cette période est également le témoin d'une série de calamités, et ce jusqu'à la moitié du XIXe siècle : épidémies de peste, famines et invasions par les troupes ottomanes, autrichiennes et russes.

Entre 1829 et 1834, la Valachie est sous gouvernance militaire russe. Le Général Pavel Kiseleff est nommé pour gouverner la province et met en place un certain nombre de mesures censées améliorer l'administration de la ville. Une des plus importantes avenues de Bucarest porte toujours son nom.

Pendant la première moitié du XIXe siècle, les coutumes, les institutions et les mentalités évoluent : la noblesse du pays se détourne de l'Empire ottoman au profit de l'Europe de l'ouest. Les changements sont encore plus flagrants après l'unification des principautés de Valachie et de Moldavie, et la nomination d'un roi allemand quelques années plus tard. L'urbanisme de la ville va de pair avec la modernisation de la société : les bâtiments et les infrastructures datant des siècles précédents sont rénovés ou remplacés, esquissant de ce fait la configuration de l'actuelle ville de Bucarest. Sous le règne de Carol Ier, la richesse architecturale et la culture cosmopolite de l'époque valent à Bucarest son surnom de « Petit Paris ».

Entre les deux guerres, Bucarest connaît une nouvelle période de développement administratif et culturel, avec la construction de nouvelles zones résidentielles et de quartiers d'affaires. Inspiré par le style Brâncovenesc, le style architectural néo-roumain fait son apparition, créé par le grand architecte Ion Mincu. Les transports en commun sont modernisés, avec l'apparition des premiers tramways et autobus.

Par la suite, le tremblement de terre de 1940 et les nombreux bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale causent de nombreux dégâts dans la ville.

Pendant la période communiste entre 1947 et 1989, le visage de la capitale de la Roumanie change radicalement. Avec les grands programmes de mobilité urbaine du gouvernement, la population de la ville augmente considérablement. À partir de 1970, plusieurs quartiers sont démolis et de nombreuses grandes barres d'immeubles collectifs sont construits afin d'accueillir les populations récemment déplacées. Les ouvrages de travaux publics sont réalisés suivant le modèle du réalisme socialiste de l'Union Soviétique.

En 1977, la Roumanie est frappée d'un violent séisme de 7,2 sur l'échelle de Richter, n'épargnant pas la capitale qui déplore plus de 1 500 victimes et la destruction de plusieurs bâtiments historiques. Cet événement déclenche un grand programme de reconstruction du centre historique de la ville (et du Centre civique en particulier), qui s'achève avec la construction du deuxième plus grand bâtiment au monde, l'actuel Palais du Parlement.

En décembre 1989, les rues de Bucarest sont le témoin de violentes manifestations de masse qui mènent à la chute du communisme.

Après la période communiste, la ville entame un processus de modernisation, combinant destruction et restauration de son héritage architectural.

Mise à jour 10/12/2018

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