Bonjour,

Voilà, j'ai besoin d'avis objectifs, peut-être que des gens ici sauront m'aider.

Résumé de ma vie : j'ai 27 ans, j'ai commencé ma vie professionnelle il y a 3 ans environ, et tout allait très bien. Bonnes études, bons diplômes, bonnes compétences, postes et missions brillants, des responsabilités... Sans être arrogant, j'ai un CV modèle (je ne cherche pas à me faire mousser : c'est à 95% dû à la chance et je ne le mérite pas forcément).

J'ai commencé (il y a 1 an environ) à avoir quelques velléités de départ pour Londres, car c'est une ville qui me plaît... Bref, comme tout le monde : qui n'a jamais voulu tout plaquer et s'en aller à un moment ou à un autre de sa vie ? Comme tout allait très bien, ça en restait au stade du fantasme.

Seulement voilà, suite à une réorganisation dans mon entreprise, mon nouveau poste ne me plaît plus du tout. Maintenant je travaille pour manger, alors qu'il y a un mois de cela, je m'éclatais, je ne comptais pas mes heures et franchement, je ne travaillais pas, je jouais.

La situation est devenue insupportable et mon projet s'est plus que jamais ancré dans ma tête. Aujourd'hui, c'est mon objectif au quotidien, et je fais ce qu'il faut pour partir et m'installer à Londres. Mais passé le choc émotionnel et la décision un peu à chaud, j'essaye de rationaliser un minimum... et à trop réfléchir, peut-être.

Voilà : je suis inquiet. Je m'approche petit à petit du point de non retour (si je suis mon planning : d'ici 2 semaines, j'envoie ma lettre de démission, mon préavis pour le bail, j'achète mes billets de train, etc...) et... j'ai peur. Actuellement je gagne bien ma vie, et même si je ne suis pas heureux, j'ai une situation enviable et je pourrais presque continuer comme ça indéfiniment, malgré des regrets à la clé sans doute.

J'ai postulé un petit peu pour prendre la température, mais avec un n° de téléphone français, une adresse française et 3 mois de préavis à gérer, les gens ne me prennent pas au sérieux. Je crois que je vais devoir débarquer avec mon baluchon, sans filet et à poil. Et c'est là où le bât blesse : j'ai peur de prendre un risque insensé. Je n'ai pas une fortune sur mon compte, j'ai à peine de quoi vivre pendant 1 mois 1/2 tout au plus, et je ne peux pas me permettre de rater mon coup.

Mes questions :

- quel est l'état du marché du travail à Londres en informatique ?

- est-ce qu'il est facile de trouver un poste correct (je suis prêt à gagner moins qu'aujourd'hui : je veux être heureux et ça n'a pas de prix ; mais malgré tout, j'ai peur de retomber tout en bas de l'échelle... je ne supporterais pas de faire serveur dans un bar par exemple...) ? Pour ma décision initiale, je suis parti du principe que le marché du travail est facile d'accès (embauches en 1 ou 2 semaines, licenciements tout aussi rapides), mais peut-être que ce n'est qu'un préjugé ?

- Jamais, en France, je n'oserais quitter mon job avec l'intention d'en trouver un plus tard... Avec la difficulté de trouver un boulot, c'est prendre un risque énorme de finir sur le trottoir... mais au final c'est exactement ce que je suis en train de faire, en pire : je rajoute une difficulté, celle d'aller à l'étranger ?!? Est-ce que je ne suis pas en train de faire une énorme connerie sans m'en rendre compte ?

Merci de votre aide, je crois que j'en ai besoin.

Pat

 

Re: Doutes: projet sur Londres

Oui, tu as raison.

Je prends le problème à l'envers. Là je cherche à partir le plus vite possible et pas le mieux possible. C'est clair, mon projet n'est pas prêt.

Merci, je vais lâcher la pression et blinder tout ça.

 

Re: Doutes: projet sur Londres

Bonsoir,

Merci pour tes encouragements. Vu que ton message m'a ramené sur le forum, je donne quelques nouvelles.

Le message d'EasyExpat m'a beaucoup aidé, en fait. J'ai changé mon objectif (avant : "je veux partir aussi vite que possible" ; maintenant : "je veux trouver un nouveau boulot aussi vite que possible"). C'est bête, ça ne change pas grand chose - simple problème de formulation, mais ça suffit à remettre les choses dans le bon ordre.

J'ai donc commencé à chercher très sérieusement (j'ai désormais une adresse anglaise, un numéro de téléphone anglais, des références, mon CV traîne un peu partout, etc.) et les choses se déroulent mieux que je ne l'aurais cru. Il ne se passe pas une journée sans que je reçoive un appel pour une offre d'emploi. Les recruteurs donnent suite auprès des entreprises, et dans le lot certaines valent vraiment la peine. Je me suis refait la main avec quelques entretiens et j'ai affiné mon discours - notamment sur mes motivations (c'est un peu moyen d'expliquer qu'on plaque une société parce qu'on a reçu une mission temporairement pourrie - il vaut mieux le formuler plus habilement).

J'ai fait des calculs précis sur mon espérance de survie sans revenus à Londres. En me serrant la ceinture, je peux tenir 4 mois sur place, ce qui est plus confortable que mon 1 mois 1/2 évalué je ne sais plus comment. Mais quoi qu'il en soit, je suis désormais persuadé qu'il est possible de trouver un emploi depuis la France (exemple bête : au lieu de dire "j'habite en France", je dis dorénavant "je partage mon temps entre Londres et Paris, voici mon adresse" - c'est très valorisant et ça passe super bien). Je pense par ailleurs que le problème de préavis n'en est pas vraiment un, tout se négocie.

Bref, avec du recul, j'aurais envoyé le même message que notre cher administrateur. Pas pour dissuader la personne de partir, mais plutôt pour faire passer une sorte de test. Si sa réponse m'a désarçonné il y a quelques jours, c'est parce qu'effectivement je n'étais pas prêt (manque de confiance, manque d'analyse sur l'état du marché, forte implication émotionnelle, etc). Maintenant que j'y vois plus clair, elle ne m'effraie plus.

Je te remercie pour le lien vers l'agence Londonway, je ne connaissais pas. Je ne pense pas avoir besoin de leurs services cependant.

Et merci EasyExpat pour ton coup de pied au cul bien senti.

Pat'

 

Re: Doutes: projet sur Londres

Hi there,

Petite MAJ (histoire de).

L'état du marché est plutôt pas très très bon, je ne vois pas de grosse différence avec la France malgré le libéralisme. On ne trouve clairement pas de job en 1 semaine (un mythe s'effondre !), les places sont chères (il faut vraiment se battre), et même s'il y a beaucoup d'opportunités, elles ne sont, à 80% des cas, pas du tout adaptées. Les recruteurs ratissent large.

Me concernant, les pistes se sont effacées au fur et à mesure. Il me reste 1 opportunité sérieuse (entretien lundi) et 1 opportunité en construction.

Pour cette dernière, je fais jouer mon réseau à mort - et pour le coup j'ai envie de dire que ni la géographie ni le modèle anglo-saxon ne changent quoi que ce soit. Qu'il se soit agi d'un poste à Londres ou d'un poste à Tombouctou, ma démarche aurait été (et continuerait à être) strictement pareil. Bizarrement, j'y crois bien plus facilement, en cette opportunité. Car elle ne sort pas d'un cabinet de recrutement.

Enfin bref. Pas très marrant à vivre comme période. ^^

 

Re: Doutes: projet sur Londres

MAJ.

J'ai (enfin) trouvé, après 6 mois de recherche, à Birmingham. C'est un excellent poste, avec d'excellentes perspectives et un environnement génial. L'équipe en place a l'air super. Signature du contrat dans les prochains jours.

Ca a été long. Ca a été difficile, j'ai vécu des hauts et des bas (se prendre des vents et ne plus avoir de contact derrière pour continuer à chercher, c'est dur à vivre).

Mais maintenant, je pars serein. J'ai vraiment bien fait de ne pas démissionner et partir comme ça, aujourd'hui je serais vraiment dans la merde si j'avais essayé.

Moralité : il faut insister, apprendre de ses erreurs, et encore insister. Ca finit par payer.

Si quelqu'un a besoin de conseils pour les entretiens, je peux aider. Il y a bel et bien un choc culturel avec les anglo-saxons, on ne se vend pas pareil en France qu'en Angleterre. J'ai travaillé avec une agence de recrutement (BMS) formidable qui m'a formé et donné d'excellentes méthodes.

Je vais sans doute repasser ici pour poser plein de questions pratiques... pour l'instant, l'heure est au champagne !

 

Re: Doutes: projet sur Londres

La principale chose qui m'a marquée, c'est leur côté factuel et pragmatique. Ce que nous pourrions interpréter comme de l'arrogance ne l'est pas pour eux. Par contre, tout doit être démontré.

Exemple : "Je suis le meilleur sur cet aspect dans ma société". En France, ça fait tiquer. Là bas, c'est très bien accueilli... dans la mesure où on le prouve par des exemples concrets : "j'ai eu la responsabilité de ce dossier critique pour la société, car mon travail est reconnu comme étant le meilleur dans la société sur ce sujet."

C'est pas grand chose, mais ça change toute l'approche des entretiens.

On est le produit à vendre. Il faut se traiter comme tel et ne pas hésiter à se mettre en avant.

La méthode pour chaque entretien est la suivante :
- clarification (s'il y a eu d'autres entretiens au préalable)
- qualification
- synthèse et expression du besoin par l'employeur
- qualités du candidat et réponse au besoin
- closing.

Avant de l'ouvrir, il faut toujours demander ce que l'autre veut savoir, à l'aide de questions ouvertes (pas de question qui attendent une réponse binaire de type oui/non). Sinon, on risque de dire des trucs qui n'intéressent pas, ou carrément de dire un truc que l'autre n'aime tout simplement pas.

En gros :
Clarification : si ce n'est pas le premier entretien pour la société, les questions à poser sont les suivantes :
- que savez vous de mon précédent entretien avec xxx ?
- que savez vous de moi ?

Qualification :
- de quoi avez vous besoin ?
- quelles sont les qualités requises pour ce poste ?
- qu'est-ce que vous ne voulez pas ?

A ce moment là, il faut tout écrire ou retenir. C'est sur cette base que l'on répond ensuite.

Synthèse, features & benefits :
- on reformule tout ce qu'on a noté
- on explique une qualité que l'on a (en adéquation avec le besoin)
- et SURTOUT on explique en quoi cette qualité va bénéficier à répondre au besoin. Il ne faut pas oublier ce point, sinon ça ne sert à rien.



Exemple :
"La personne doit savoir travailler avec des développeurs"

--> feature : on connait les outils de développement (en citer, donner son expérience, etc.)
--> benefit : cela facilite la compréhension et le dialogue

--> feature : on est jeune
--> benefit : comme les devs sont généralement jeunes, c'est plus facile pour un jeune de faire copain (sorties, etc...) ce qui est bon pour l'entreprise

--> feature : on a déjà une expérience de dev en équipe
--> benefit : on est donc conscient des problématiques d'organisation que ça comporte, ce qui ça va permettre de prendre en main l'équipe plus facilement

etc.

En procédant comme ça, à force de persuasion, de pertinence et d'argument, en passant au crible toutes les attentes qui ont été soulevées, l'interlocuteur est persuadé que vous êtes la personne dont il a besoin.

Par ailleurs, si on se rend compte pendant l'entretien que l'on n'a pas les features & benefit attendus... on se prend un rateau.
Sauf que là, on a les idées claires : on sait qu'on a essuyé un refus car on n'est tout simplement pas fait ou prêt pour le poste. Il n'y a donc ni regret, ni tristesse à avoir.

Sans structure, on prend facilement un refus comme personnel, et on est blessé. Avec l'approche "anglaise" pragmatique et factuelle, ça disparait.

Quand tout est traité, il faut closer :
- que pensez-vous de notre échange ?
- quelles sont les prochaines étapes ?


Il y a souvent des objections. En général, ce sont juste des écrans de fumée pour voir comment on réagit. L'erreur à ne pas faire, c'est de ne pas la relever. Il faut répondre ici et maintenant.
Exemple : "mais vous n'avez pas d'expérience dans ça et c'est vachement important".
Réponse : "effectivement, à votre place ça me gênerait aussi. Comment peut-on travailler ensemble pour combler cette lacune ?"

Toujours rester positif : si un entretien ne s'est pas bien passé et qu'on vous pose la question "comment ça a été", il ne faut pas dire que vous avez merdé (même si vous en êtes persuadé - le ressenti n'est peut-être pas le même en face). "C'était un entretien très difficile, l'interlocuteur était très charismatique. C'était très challenging et j'ai beaucoup aimé la difficulté."

Quand on a la question : "quelles sont vos prétentions ?", il ne faut pas répondre. Il faut enchainer sur une question : "quelle offre seriez-vous prêts à faire ?". Faire un grand sourire et se taire, ne pas reprendre la parole s'il y a un blanc.

Ne pas hésiter à mettre un trait d'humour de temps en temps.

A partir du moment où on garde tout ça à l'esprit pendant l'échange, ça se passe super bien.

Voilà voilà. Si ça peut aider quelqu'un...

 

Re: Doutes: projet sur Londres

Je démarre dès que mon préavis se termine (à négocier encore avec mon employeur). C'est un éditeur informatique basé à Birmingham.

Pour ce poste, j'ai été directement contacté par une agence de recrutement (j'ai simplement mis mon CV sur monster et londonjobs). Néanmoins, le réseau a joué : je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui peut parler de moi.

La recherche, comme je l'ai dit, était longue et difficile. 95% des agences téléphonent pour tout et n'importe quoi, cherchent à faire du volume plutôt que de la qualité. J'ai rencontré 2 agences qui sont vraiment sérieuses, qui prennent le temps de faire de bons entretiens et qui suivent vraiment les candidatures : ce sont BMS et Reed Technology.

J'ai reçu également quelques coups de téléphones de grosses entreprises en direct. L'approche est différente car le recruteur ne va alors pas donner de conseil pour réussir. Une agence de recrutement aura plus intérêt à faire en sorte à ce que son poulain ait le job.

J'ai également postulé un peu à droite à gauche en direct. Très peu de retours, même si mon profil était pertinent.

A partir du moment où j'ai bien compris la méthode et la structure des entretiens, comment ça "marchait" en gros, ça a été rapide.

Comme je l'ai dit, un entretien en Angleterre revient à chercher en quoi l'individu peut faire le job : avancer ses qualités et dire en quoi ça va aider. C'est une approche positive, où le recruteur va tout (ou pas) faire pour que vous ayez le job. On construit ses motivations, ses capacités, etc. En gros, on va tout faire pour démontrer que la relation employeur-employé va être gagnant-gagnant au maximum. Les entretiens sont surtout des dialogues, relativement décontractés. Je n'ai jamais eu de question piège.

En France, les entretiens ont une approche négative. A partir du diplôme, d'un poste, on a d'emblée un statut. Les entretiens visent à démonter ce statut : faire avouer que le candidat est mauvais, le piéger, lui faire admettre qu'il n'est pas fait pour ce poste. Et si le recruteur a réussi à faire ça, il est content et il se trouve bon. Les entretiens sont plus tendus, et on ne les réussit que si le recruteur n'a trouvé aucune prise pour attaquer. J'ai un souvenir d'un entretien en France où je me suis vraiment senti misérable à la fin, alors qu'il n'y avait pas de raison factuelle - c'était juste que le recruteur m'avait cassé en beauté et que je n'ai pas trouvé la répartie pour l'envoyer chier proprement.

Du coup, quand on est français et qu'on passe un entretien en Angleterre, il faut passer outre ça. Il faut voir le recruteur comme son allié, pas comme son ennemi. Il ne faut pas hésiter à se mettre en avant et à s'exposer, se "vanter" d'une certaine manière. En France, si on s'expose trop, on est sûr d'avoir une remarque pour essayer de montrer qu'on a tort. C'est une approche différente.

C'est mon ressenti. C'est purement subjectif, et il doit y avoir des exceptions partout évidemment. Mais voilà un peu l'impression qu'il me reste.

 

Bonjour,

Je suis en plein dans les papiers et nouveaux contrats. Après avoir reçu un joli devis à 17000€ pour souscrire à la CFE, à la CRE/IRCAFEX (je deviens intelligent, j'ai pigé comment ça marche maintenant et je ne critiquerai plus jamais le système français), à une mutuelle (et j'ai oublié les assedics), je me pose quelques menues questions. ;D

- est-ce vraiment utile de souscrire à la CFE ? C'est redondant avec le système anglais. Je comprends bien l'utilité du truc dans le cadre de la préparation d'un retour en France, mais j'ai du mal à visualiser comment une facture de 2500€ par an peut se justifier en pratique quand on adhère déjà à un système de santé qui n'a pas l'air pourri si j'en crois ce qu'on raconte.

- est-il possible de souscrire à une mutuelle en France qui couvre les expatriés sans être à la CFE ? Si oui, qui fait ça ?

- Si non, quelles sont les bonnes mutuelles au UK ? (j'insiste sur le "bonne" : la formule "gold" de AXA ppp me semble très légère par exemple)

- j'ai parcouru le forum et suis un peu étonné : apparemment, on peut récupérer les trimestres cotisés au Royaume Uni vu qu'il y a une histoire d'accords au sein de l'UE. Qui peut m'en dire un peu plus ? A quoi sert donc de cotiser à la CRE ? Ce n'est pas redondant ? Est-ce uniquement pour débloquer le droit de souscrire à la retraite complémentaire et créditer des points à l'AGIRC/ARRCO ?

Merci d'avance les gens.

Pat'

PS : départ dans 1 semaine !

 

Effectivement, la facture de 17k€ par an comprend la CFE, une mutuelle, la cotisation à la retraite et la retraite complémentaire.

Concernant les mutuelles : c'est bien ce qui me chagrine... ce dont j'ai besoin, c'est une couverture en cas d'hospitaliation (histoire de...) et effectivement les soins dentaires et oculaires. Le reste me touche moins. J'ai regardé vite fait sur l'APRIL, je vais sans doute y trouver mon bonheur (les prix sont raisonnables).

C'est noté pour le tip concernant la retraite. Je vais creuser.

Merci pour ta réponse