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Education

Chute dramatique du nombre d'étudiants étrangers au Royaume-Uni depuis le Brexit



Deux ans se sont écoulés depuis le Brexit et le début de la crise mondiale du Covid. Cela semble donc le bon moment pour examiner les impacts sur le Royaume-Uni des différents changements mis en œuvre entre temps, spécifiquement dans le secteur de l'enseignement supérieur. Avec l'effet supplémentaire de la pandémie, les établissements britanniques ont dû se montrer créatifs afin d'endiguer la baisse des admissions d'étudiants internationaux durant cette période tumultueuse.



Depuis le Brexit, 40 % d'étudiants européens en moins dans les prestigieuses universités britanniques

Selon Forbes, les nouvelles demandes d'admission d'étudiants européens pour 2022 dans certaines des universités les plus prestigieuses ont chuté d'environ 16%. Cette information a été publiée par l'UCAS (The Universities and Colleges Admissions Service), qui est un organisme d'admission aux universités. Cette baisse massive fait suite à la baisse de 20 % des demandes d'admission depuis l'Union Européenne l'année précédente, qui représentait la première rentrée post-Brexit, soit une baisse d'environ 40 % sur 2 ans.

Les statistiques ci-dessus ont été obtenues en tenant compte des candidatures d'étudiants de l'UE aux prestigieuses universités d'Oxford et de Cambridge dans les départements de médecine, de dentisterie et de médecine vétérinaire. D'autres universités, avec des dates limites d'inscription plus tardives, s'attendaient à ce que cette même tendance se poursuive.

De plus, en raison du Brexit, le Royaume-Uni ne fait désormais plus partie du programme d'échange d'étudiants Erasmus, ce qui a tari cet afflux d'étudiants européens.

> Lire notre article: Avec le Brexit, le Royaume-Uni a décidé de quitter Erasmus, sans projet clair sur un remplacement futur

Le Brexit devrait également empêcher les scientifiques britanniques de collaborer à divers programmes de recherche de l'UE. Ceci pourrait être un énorme revers potentiel pour la communauté scientifique britannique, entraînant des retards de projet et une augmentation des coûts.

Les universités britanniques à la recherche désespérée de financements supplémentaires

Les universités britanniques perdent non seulement des revenus provenant de moindre frais de scolarité, mais également les fonds provenant d'activités d'accompagnement comme les logements étudiants, les conférences et les événements. On estime que cette perte pourrait totaliser environ 11 milliards de livres sterling cette année.

Attirer plus d'étudiants étrangers non européens

Pour compenser la perte de revenus du fait de la baisse du nombre d'étudiants européens, les universités cherchent à encourager activement d'autres étudiants internationaux. Malgré la tendance générale à la baisse des candidatures internationales, les candidatures d'étudiants en provenance de Chine, qui représentent près d'un tiers de toutes les candidatures d'étudiants non européens, ont augmenté de 5 %.

Affrètement d'avions

Afin d'attirer des étudiants étrangers au Royaume-Uni, certaines universités ont décidé d'affréter des avions afin de transporter les étudiants au Royaume-Uni. Ainsi, un groupe d'universités s'est formé avec l'objectif commun d'amener des étudiants étrangers au Royaume-Uni en affrétant des vols spéciaux. Ce groupe comprenait plus de cinquante établissements d'enseignement supérieur, dont de nombreuses universités du groupe Russell comme l'Imperial College de Londres, Exeter et Bristol. Ils ont déjà affrété quatre vols pour transporter environ 1200 étudiants chinois qui commençaient leurs cours universitaires en septembre 2021.

Ces établissements ont été contraintes de prendre cette mesure sans précédent suite aux inquiétudes sur la réduction de centaines de millions de livres Sterling de leurs revenus provenant des frais de scolarité des étudiants étrangers, due aux restrictions de voyage liées à la pandémie.

La Chine est le pays sur lequel ils se sont concentrés car que les étudiants chinois représentent déjà 20% de leurs revenus du fait de frais de scolarité très élevés (plusieurs dizaines de milliers de livres Sterling). Pour l'année universitaire 2021-2022, il y a environ 220 000 étudiants inscrits dans les universités britanniques et à l'heure actuelle, les universités du Russell Group ont un taux d'admission très élevé en provenance de Chine (les étudiants étrangers chinois représentent dix pour cent du total des admissions).

Les étudiants internationaux paient près de quatre à cinq fois plus que les étudiants britanniques, contribuant ainsi considérablement au revenu annuel de certaines universités.

Service de transport depuis l'aéroport

Des services de navette ont été organisés pour récupérer les étudiants étrangers à l'aéroport d'Heathrow et les acheminer vers leurs campus respectifs. Tous les besoins des étudiants ont été satisfaits en fournissant des chambres et des repas pour la période de quarantaine obligatoire de dix jours.

Offre des cours sur Internet

Une autre approche consistait à adapter spécialement les cours sur Internet pour faciliter l'apprentissage à distance des étudiants incapables de se rendre au Royaume-Uni. Les étudiants se sont également vu proposer des dates de début de cours flexibles afin d'accroître les choix pour ceux qui choisissent de s'inscrire aux cours en ligne.

Cependant, alors que cette stratégie visant à attirer des étudiants étrangers non européens pourrait être un option pour des universités célèbres comme Oxford ou Cambridge, cette possibilité est moins susceptible d’être une alternative viable pour les établissements britanniques moins connus.

Pression pour augmenter le financement des programmes d'échange

En Écosse et au Pays de Galles, les autorités subissent des pressions croissantes afin d'augmenter le financement des programmes qui rétabliraient des accords pleinement réciproques entre eux et les pays de l'UE, dans l'espoir que cela encouragera davantage d'étudiants européens à choisir leurs universités. Jusqu'au Brexit, l'Ecosse refusait même d'appliquer les mêmes frais universitaires aux autre pays européens que ceux demandés en Angleterre, alignant plutôt ces frais sur ceux beaucoup plus faibles payés par les habitants écossais.

Même s'il y a eu récemment un programme de bourses d'études introduit en Écosse pour fournir une aide financière aux futurs étudiants de l'UE, les responsables pensent qu'il est nécessaire d'avoir mon seulement un engagement du gouvernement de fournir des bourses chaque année mais aussi un programme de mobilité qui favorise l'échange, pour les Écossais à la recherche d'opportunités dans l'UE et vice versa. Un tel programme nécessiterait environ 19,7 millions de livres sterling par an.

Cette demande écossaise fait suite à la fin de l'implication du gouvernement britannique dans le programme Erasmus de l'UE. Celui-ci a par la suite lancé un programme de remplacement, le Turing Scheme, qui doit encore prouver son impact et a déjà suscité de nombreuses controverses quant à son efficacité.

Augmentation des coûts et difficultés pour les étudiants étrangers au Royaume-Uni

A la suite du Brexit, le gouvernement britannique a annoncé que l'Union européenne et plus largement l'Espace économique européen (EEE) et les étudiants suisses ne seraient plus éligibles au frais d'inscriptions locaux à partir d'août 2021.

Ainsi, tous les étudiants de l'UE non considérés comme déjà résidents au Royaume-Uni devront payer des frais de scolarité plus élevés par rapport à ce qu'ils payaient avant le Brexit. Auparavant, les frais pour les étudiants de l'UE étaient limités au maximum à 9 250 £ par an, mais ils peuvent désormais s'attendre à payer entre 22 000 £ pour un diplôme en arts et 58 000 £ pour un diplôme en médecine.

Les étudiants de l'UE ne sont également plus éligibles aux prêts étudiants pour les aider à financer leurs études. Une exception toutefois : les étudiants irlandais peuvent toujours bénéficier du statut de frais locaux dans le cadre de l'arrangement Common Travel Area (CTA).

Autre difficulté venant s'ajouter au coût d'un diplôme britannique : les perspectives d'emploi limitées au Royaume-Uni après l'obtention du diplôme pour de nombreux citoyens de l'UE après le Brexit sont maintenant restreintes. Les difficultés d'emploi au Royaume-Uni après l'obtention de leur diplôme (notamment du fait de la nécessité d'obtenir un visa de travail) pourraient détourner de nombreux étudiants européens des universités britanniques.

Pour plus d'informations sur les changements concernant les frais de scolarité des étudiants européens, voir : Après le Brexit, hausse des frais de scolarité pour les étudiants de l'UE au Royaume-Uni


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 Auteur: KashGo |  2022-01-06 17:54:22


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