Le monde touché par des conditions météorologiques extrêmes en 2021



Publié le 2021-08-06 15:58:46
Flooded town with residential buildings and trees - Photo by Pok Rie from Pexels

Europe, Chine, Russie, Amérique : des inondations soudaines et des feux de forêts menaçant des régions entières. Alors que la pandémie de Covid19 ralentit, nous sommes maintenant confrontés à d'autres menaces, et elles sont très probablement causées par notre mode de vie.

Europe centrale : la protection contre les inondations à l'ordre du jour

L'Europe centrale a été touchée par de graves inondations cet été. Des précipitations extrêmes ont fait déborder des rivières de la région, le Danube et l'Elbe étant particulièrement touchés. Les personnes vivant dans les régions touchées en Autriche, en République tchèque, en Allemagne, en Hongrie et en Slovaquie ont dues être évacuées de leurs maisons.

Des événements météorologiques uniques comme ces inondations ne peuvent pas être statistiquement associés au changement climatique. Mais l'impact du changement climatique signifie que les conditions météorologiques extrêmes, y compris les fortes pluies et les inondations, deviendront plus fréquentes. Selon Eva Glawischnig, porte-parole fédérale de Die Grünen, le parti vert autrichien, cela signifie que la construction de protections solides contre les inondations doit être une priorité.

"Le ministre de l'Environnement (autrichien]a réduit les budgets consacrés à la protection contre les inondations. Le changement climatique ne devrait pas être un problème secondaire, mais être activement combattus, avec la mise en place de protections efficaces contre les inondations. Il n'est pas utile de considérer séparément les intérêts économiques et environnementaux."

Les autorités autrichiennes proposent actuellement une combinaison de protection technique, y compris les digues et le drainage, ainsi que d'utilisation de protections naturelles, telles que les prairies, les forêts et les marais. Plus d'infos ici.

À partir du 13 juillet, des tempêtes intenses ont versé jusqu'à 15 centimètres de pluie en 24 heures, gonflant les ruisseaux qui ont ensuite emporté des maisons et des voitures et déclenché des glissements de terrain massifs. Au moins 196 personnes étaient décédées au 20 juillet (165 en Allemagne et 31 en Belgique).

Alors que l'ampleur de la destruction apparait clairement, les scientifiques européens se demandent comment de tels dommages pourraient se produire dans certains des pays les plus riches et les plus technologiquement avancés du monde, malgré des investissements majeurs dans la prévision des inondations. Et ils examinent si le changement climatique a contribué à alimenter la catastrophe et ce que cela pourrait signifier pour l'avenir. Les chercheurs commencent tout juste à démêler le réseau complexe de multiples facteurs climatiques, hydrologiques et sociaux qui auraient contribué à la catastrophe. Mais ils ont déjà quelques suspects en tête, notamment un réchauffement climatique qui peut générer ces pluies torrentielles.

Pendant des années, les scientifiques ont prévenu que le changement climatique entraînerait davantage d'inondations en Europe et ailleurs. L'air plus chaud retient plus d'humidité, ce qui peut se traduire par des précipitations plus abondantes. D'ici 2100, les dommages causés par les inondations sur le continent pourraient coûter jusqu'à 48 milliards d'euros par an, contre 7,8 milliards d'euros actuellement, si rien de plus n'est fait pour se préparer. Le nombre de personnes touchées pourrait plus que doubler pour atteindre 350 000, selon le Centre commun de recherche de la Commission européenne.

De nouvelles recherches suggèrent que de tels risques pourraient augmenter si le changement climatique ralentit le courant du Jet-Stream (des vents à haute altitude circulant dans l'hémisphère nord) - provoquant des pluies torrentielles qui s'attardent plus longtemps sur des paysages sujets aux inondations. Les tempêtes qui s'abattent sur l'Europe étaient autrefois extrêmement rares. Mais selon une étude publiée le mois dernier dans Geophysical Research Letters, dans le pire des cas, de telles tempêtes pourraient devenir jusqu'à 14 fois plus fréquentes en 2100 qu'elles ne l'étaient au début de ce siècle.

Chine : d'énormes inondations touchant des centaines de milliers de personnes

De fortes pluies ont frappé la province du Henan le 20 juillet, provoquant des inondations dans de nombreuses villes. Zhengzhou, la capitale provinciale où habitent 12 millions d'habitants, a été l'une des zones les plus durement touchées, avec des quartiers entiers submergés.

Sur le total des décès, 292 étaient de cette ville. La plupart ont été tués par des inondations et des glissements de terrain, tandis que plusieurs dizaines ont été tués par des effondrements de maisons et 39 autres se sont noyés dans des espaces souterrains, notamment des sous-sols et des garages. Parmi les décès par noyade, 14 sont décédés dans une ligne de métro inondée, où de nombreux passagers se sont retrouvés bloqués dans des wagons de métro, submergés par les eaux de crue, alors que des courants rapides traversaient le réseau de tunnels souterrains. Plus de 500 passagers ont été évacués de la ligne de métro, ont annoncé les autorités plusieurs jours après les premières inondations.

Les inondations ont également touché des villes et des villages plus petits, les rivières gonflant au-delà des niveaux d'alertes et de nombreux réservoirs débordant, affectant des centaines de milliers de personnes, selon CNN.

Russie : les incendies de forêt attirent désormais davantage l'attention

La Sibérie a été frappée par une vague de chaleur en juillet, entraînant 187 incendies de forêt. Les habitants de la ville de Iakoutsk ont ​​été invités à rester chez eux alors que la fumée des incendies de forêt couvrait la ville. Les incendies de forêt en Sibérie sont un événement annuel, mais ils gagnent maintenant en intensité, comme le rapporte DW. Les vols à destination et en provenance de Iakoutsk, une ville qui compte quelque 332 000 habitants, ont été suspendus en raison de la fumée.

Les autorités russes ont imputé les graves incendies à des températures inhabituellement élevées et à la négligence des règles de sécurité. Toutefois le Kremlin a aussi reconnu que le changement climatique était également un facteur agravant.

Au cours des années précédentes, les autorités russes choisissaient souvent d'ignorer les incendies de forêt dans les zones reculées et peu peuplées de la Sibérie, où il y a généralement très peu de danger pour la vie humaine. Cependant, les étés devenant plus chauds et rendant les forêts plus sensibles aux flammes, les incendies de forêt attirent désormais davantage l'attention.

Burning Forest - Photo by Deep Rajwar from Pexels

Amérique du Nord : des températures jamais observées auparavant

Au cours des derniers jours de juin 2021, les régions du nord-ouest du Pacifique des États-Unis et du Canada ont connu des températures jamais observées auparavant, avec des records de plusieurs degrés dépassés à plusieurs endroits.

World Weather Attribution a signalé que plusieurs villes des États américains de l'Oregon et de Washington et des provinces de l'ouest du Canada ont enregistré des températures bien supérieures à 40 °C, notamment en établissant un nouveau record canadien de température de 49,6 °C dans le village de Lytton. Peu de temps après avoir établi le record, Lytton a été en grande partie détruit dans un incendie de forêt. Les températures exceptionnellement élevées ont entraîné des pics de morts subites et une forte augmentation des visites à l'hôpital pour des maladies liées à la chaleur. Les vagues de chaleur sont l'un des risques naturels les plus meurtriers et celle-ci a touché une population peu habituée et non préparée à des températures aussi extrêmes, la plupart des maisons dépourvues de climatisation par exemple.

Les températures observées étaient si extrêmes qu'elles se situent bien en dehors de la plage des températures historiquement observées. Il est donc difficile de quantifier avec certitude la rareté de l'événement. Dans l'analyse statistique la plus réaliste, l'événement est estimé à environ une occurance sur 1000 ans dans le climat actuel.

Comprendre la cause du changement climatique

Des scientifiques des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de France, d'Allemagne et de Suisse ont collaboré pour évaluer dans quelle mesure le changement climatique induit par l'homme a rendu cette vague de chaleur plus chaude et plus probable. Sur la base des observations, l'apparition d'une vague de chaleur avec des températures quotidiennes maximales est pratiquement impossible sans un changement climatique d'origine humaine.

Il y a deux raisons possibles à ce saut extrême de températures. La première est qu'il s'agit d'un événement à très faible probabilité, même dans le climat actuel qui observe déjà environ 1,2 °C de réchauffement des températures - l'équivalent statistique d'une très mauvaise chance, bien qu'aggravée par le changement climatique. La deuxième option est que les interactions non linéaires dans le climat ont considérablement augmenté la probabilité d'une telle chaleur extrême, bien au-delà de l'augmentation progressive des extrêmes de chaleur qui a été observée jusqu'à présent. La deuxième possibilité doit être étudiée plus avant, d'autant plus que les modèles climatiques ne la montrent pas.

Avec ces hypothèses et en combinant les résultats de l'analyse des modèles climatiques et des observations météorologiques, un tel événement de températures extrèmes, aurait été au moins 150 fois plus rare sans le changement climatique induit par l'homme. De plus, cette vague de chaleur était d'environ 2 °C plus chaude qu'elle ne l'aurait été si elle s'était produite au début de la révolution industrielle (lorsque les températures moyennes mondiales étaient de 1,2 °C plus froides qu'aujourd'hui).

En regardant vers l'avenir, dans un monde avec 2°C de réchauffement climatique (0,8°C de plus qu'aujourd'hui, un niveau qui pourrait être atteint dès les années 2040), cet événement aurait été encore 1 degré plus chaud. Un événement comme celui-ci, actuellement estimé ne se produire qu'une fois tous les 1000 ans, se produira environ tous les 5 à 10 ans dans ce monde futur avec 2°C de réchauffement climatique.

En résumé, un événement tel que la vague de chaleur du nord-ouest du Pacifique 2021 est encore rare ou extrêmement rare dans le climat actuel, mais serait pratiquement impossible sans le changement climatique d'origine humaine. Au fur et à mesure que le réchauffement se poursuit, il deviendra beaucoup moins rare. Les résultats fournissent un avertissement fort : notre climat qui se réchauffe rapidement nous amène dans un territoire inconnu qui a des conséquences importantes pour la santé, le bien-être et les moyens de subsistance.


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Rubrique:
Actualités

Auteur: Oana Tamas
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