Pourquoi êtes-vous partis à l'étranger ?
La première fois, je suis partie à Berlin un peu par hasard. Je cherchais un job d'été et je suis tombée sur une annonce d'une famille au pair qui cherchait quelqu'un pour un an. Je les ai contactés et après un entretien, ils ont accepté que je devienne leur au pair et j'ai décidé de faire une année de césure dans mes études pour vivre chez eux. Cette expérience a été tellement enrichissante que j'ai voulu repartir et c'est comme ça que j'ai pu vivre dans différents pays soit pendant l'été, soit pendant un an tout en continuant mes études. J'ai adoré le fait de découvrir la culture du pays grâce à la famille, de pouvoir pratiquer les langues étrangères au quotidien et de voyager.
Après mes études, j'ai eu envie de repartir mais je voulais plus d'autonomie alors je suis partie comme volontaire. Cette fois, je suis partie dans un pays dont je ne maîtrisais pas la langue – la Slovaquie – et je me suis retrouvée à vivre en communauté avec des jeunes d'autres pays européens. Cette expérience m'a encore plus ouverte sur le monde.
Forte de ces expériences « encadrées », j'ai décidé, en 2019, de postuler pour un stage en tant que traductrice pour un festival en Allemagne. Je trouve qu'un stage est un bon entre deux entre au pair/ volontaire et salarié. Il n'a duré que 2 mois mais j'ai adoré l'ambiance, l'environnement bilingue et je me suis rendue compte que finalement travailler en équipe pouvait être très sympa !
Enfin, fin 2019, je suis partie travailler dans une école allemande comme assistante de langue / professeure de français. Mes années à l'étranger ont souvent été en lien avec les enfants et j'adore les langues, je voulais donc voir si l'enseignement me plairait. L'objectif était de découvrir le métier et une nouvelle région allemande - Saxe-Anhalt. L'école s'est chargée de me trouver un logement et je me suis retrouvée à vivre dans un foyer international. Cela a grandement facilité ma vie sociale.
J'avais un contrat de novembre à avril car en mai, je devais partir en PVT en Nouvelle-Zélande.
Comment avez vous été touché par la crise du Covid-19 ?
Le vendredi 13 mars, l'école où je travaillais a annoncé qu'elle fermait au moins jusqu'aux prochaines vacances. Pendant une semaine, je suis quand même allée travailler. Le nettoyage du printemps ne pouvant avoir lieu, on m'a demandé de nettoyer les tables et les chaises de la cantine. J'ai aussi aidé quelques instits à préparer du matériel pour le retour des élèves ou encore à installer une exposition dans le hall. Mon contrat devait se terminer le 30 avril mais finalement, les cours ne reprenant pas avant mai, il a été raccourci d'un mois.
Mon copain était en visite et nous avons donc décidé de rentrer en France car n'ayant plus de travail, nous n'avions plus de raison de rester. On a réservé un vol depuis Berlin qui a finalement été annulé sans qu'on nous prévienne. Heureusement mon copain a revérifié l'état des vols et vu que notre compagnie n'opérait plus. Notre responsable nous avait prévenus que si nous quittions le logement pour nous rendre à l'aéroport, nous ne pourrions pas y revenir car c'était risqué d'un point de vue sanitaire.
Voyant comme la situation évoluait en France, nous avons décidé de rester. C'est l'école qui gérait mon logement donc nous avons failli être mis à la porte suite à la rupture de mon contrat de travail mais comme je m'entendais bien avec la responsable du foyer, j'ai pu lui demander de rester ainsi que mon copain.
Quelles ont été les consignes mises en place en Allemagne ?
L'Allemagne étant un État fédéral, chaque Land appliquait ses propres consignes même si le pays essayait d'avoir un consensus. En Saxe-Anhalt, nous n'étions pas confinés et devions respecter les distanciations sociales. Les écoles, les aires de jeux, les magasins non essentiels et les restaurants qui ne faisaient pas de livraison ont fermé en premier. Le port du masque a été obligatoire dans les lieux publics et les transports à partir du 23 avril. De même, le nombre de personnes dans les magasins étaient limités.
Nous n'avions de contact avec aucune personne extérieure et faisions très attention dans l'enceinte du foyer. Nous limitions nos sorties courses. Comme nous habitions aux pieds du massif du Harz, nous en avons profité pour nous balader – le plus souvent à pieds – et découvrir les environs.
Dans notre village et lors de nos sorties, nous avons constaté que les habitants respectaient bien les consignes. Nous sommes restés jusqu'en juin et n'avons pas rencontré de mécontentement autour de nous. Il faut également savoir que notre région était parmi les moins touchées par le virus.
Comment gagniez vous votre vie ?
J'étais salariée puis j'ai vécu sur mes économies. Nous voulions rentrer et ignorions à quelle date donc je n'ai pas entrepris de démarches pour avoir d'éventuelles aides du Gouvernement allemand.
Hors crise sanitaire, quelle est la chose que vous préfériez en tant qu'expat en Allemagne ?
Découvrir le pays et pratiquer la langue.
Et quelle est la pire des choses pour un expat en Saxe Anhalt ?
C'est assez dur de sympathiser avec les Allemands. Je m'entendais bien avec quelques collègues mais on ne se voyait pas en dehors de l'école. J'ai été invitée une seule fois par une collègue. Vivant dans un petit village, j'ai trouvé que c'était très dur de nouer des relations avec des locaux. Heureusement que je vivais avec des internationaux. On se comprenait sur ce point.
Qu'est ce qui vous manquait le plus ?
Je vivais une relation à distance et c'était difficile à gérer. C'est la seule chose positive du virus, nous avons passé trois mois bloqués en Allemagne ensemble !
Avant les mesures de distanciation, qu'avez vous fait pour rencontrer du monde et vous intégrer dans votre nouvelle vie ?
La responsable du foyer organisait des rencontres une fois par mois et nous discutions de ce que nous aimerions faire. C'est ainsi que nous sommes allés découvrir la ville voisine, que nous avons organisé un petit déjeuner français, sommes allés au cinéma, avons fait une soirée jeux de société … Avec le virus, tout a été suspendu. J'aurais aimé rencontrer plus de locaux mais je suis contente des liens que j'ai créé avec les résidents étrangers.
Quelle est l'habitude que vous avez trouvée la plus étrange dans votre culture d'adoption ?
Le paiement par carte bancaire n'est pas la norme en Allemand !
Et plus anodin mais même dans les lits doubles, il y a deux petites couettes (habitude que j'ai aussi constaté en Autriche et en Slovaquie).
Qu'est-ce qui est un mythe sur l'Allemagne ?
Que les Allemands font super attention à l'environnement. Alors certes, le tri des déchets ménagers et le verre consigné sont respectés mais je trouve que les jeunes font de moins en moins attention et jettent des détritus dans les rues et un peu partout en extérieur.
Quel avis donneriez-vous aux autres expatriés ?
L'Allemagne offre une grande variété de paysages : de la montage à la mer en passant par la forêt. J'avais beau habiter dans une zone rurale, j'étais à quelques kilomètres de Quedlinbourg (classé à l'UNESCO) et d'autres villages atypiques et à quelques heures de Magdebourg et de Berlin. Bref, en Allemagne il y en a pour tous les goûts et sachez que la langue n'est pas une barrière pour s'expatrier ! Les Allemands parlent anglais et français (surtout dans les régions limitrophes) et l'allemand, c'est pas si difficile à apprendre sur place ! Et même si il y a déjà beaucoup à faire et à voir en Allemagne, le pays est également bien placé en Europe si vous avez envie de passer un WE en Rép. Tchèque, au Danemark, en Suisse …
Quand et pourquoi avez vous débuté votre blog ?
J'ai commencé en 2017 parce que j'ai eu envie de parler de mes expériences au pair et de mes voyages. J'ai ensuite continué à raconter mois par mois mes aventures de volontaire en Slovaquie et ma vie en Allemagne. Plus récemment, j'ai aussi eu envie de partager ma transition vers le zéro déchet car à force de voyager et de vivre à l'étranger, j'ai eu envie de faire plus attention à ma façon de consommer pour préserver cette belle planète qui est la notre.
Quels bénéfices avez vous trouvé au travers de votre blog ?
J'ai pu échanger avec d'autres expats et j'espère motiver d'autres personnes à partir – même jeunes. J'aime beaucoup échanger et partager mes expériences et grâce au blog, je peux sortir du cadre familial.
La fiche du blog : Sac à dos et carte en main
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Guide de l'expatriation à Berlin et en Allemagne
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