De la France au Canada : Fringinto



Publié le 2017-11-16 08:45:26
Astrid - Fringinto.com

Je m’appelle Astrid, j’ai 29 ans j’ai grandi entre la Drôme (Valence) et l’Ardèche (La Voulte sur Rhône) jusqu’en 2014 où j’ai déménagé à Toronto, Canada. J’y suis restée un an comme prévu. Fin de visa, retour en France oblige. Six mois plus tard j’ai pu de nouveau postuler pour une demande de visa, un tirage au sort, très peu de change d’être sélectionnée, chaque semaine un tirage pendant 6 mois par l’immigration canadienne je n’y croyais pas vraiment. Mais alors que je venais de déménager dans un nouvel appart pour me rapprocher de mon nouveau job j’ai été tirée au sort lors de la deuxième ronde. Ou quand le destin a quelque chose de prévu pour toi. J’avais un an pour revenir sur le territoire, j’y suis rentrée au dernier moment pour préparer correctement mon retour, renflouer les caisses et faire tout ce que j’avais envie de faire en France.

1. Pourquoi êtes-vous partis à l'étranger ?

J’ai eu un très mauvais niveau en anglais toute ma scolarité, un vrai blocage avec cette langue que je n’apprivoisais pas alors que j’ai appris l’espagnol facilement. En 2007 mes parents m’offrent un voyage de 5 jours à Londres avec la fac, j’aime beaucoup Londres mais je réalise que sans parler la langue c’est compliqué. Un premier pas vers l’anglais. En 2008 pour mon BTS Commerce International je pars en Angleterre pour 2 mois. Mon vocabulaire se limite à « Je m’appelle Astrid, j’ai 20 ans et j’ai mal à la tête », je loue une chambre chez un couple, je suis très bavarde, je regarde Friends je progresse vite et surtout je dépasse mon blocage. Je me promets que je partirai une année à l’étranger pour un jour être capable de parler anglais. En 2013 après une bonne expérience professionnelle en France je commence doucement à me renseigner. Un an après j’étais dans l’avion direction Toronto.

2. Comment vivez-vous  ?

J’ai un job à plein temps à Toronto dans le marketing, je suis blogueuse mode/voyage/lifestyle (on n’a jamais trop d’étiquettes n’est-ce pas), je bosse en freelance (community manager, création de contenu, événementiel…) et enfin je collabore avec Apérochic sur Toronto : des événements mensuels de networking avec une French touch dans les plus beaux lieux de la ville. Je manage une équipe de volontaires par événement, certains réseaux sociaux et autres. Je m’occupe. 8-)
3. Est-ce que vous appelez souvent votre pays d'origine, et comment ?
WhatsApp pour les non Apple et Facetime Audio pour les pro iPhone ! J’essaye de privilégier les appels entre 12h et 13h chez moi (18h-19h en France) pendant ma pause déjeuner pour ne pas bloquer mes créneaux pendant le weekend. La première année je pouvais enchaîner les appels le samedi et louper une belle journée ensoleillée. Je limite vraiment les appels le weekend, je suis toujours très contente de papoter mais je trouve qu’on peut vite se laisser déborder. Je dis souvent que j’ai l’impression de vivre dans 2 pays en même temps, ça demande un peu d’organisation. J’aime aussi qu’en ne programmant pas forcément mais en sachant que je suis disponible chaque jour entre 12h et 13h mes amis peuvent m’appeler spontanément comme si j’étais toujours à quelques kilomètres d’eux. Je suis aussi une grande texteuse j’écris très souvent donc on peut se permettre d’espacer les appels.

4. Quelle est la chose que vous préférez en tant qu'expat à Toronto ?
J’aime apprendre de la culture de mon pays d’adoption, partager ma propre culture et aussi ne nous mentons pas j’aime aussi être la petite Frenchy. J’aime faire visiter Toronto à mes visiteurs venus de France. J’aime rencontrer des gens différents, des personnalités, des inspirations. J’aime aussi pouvoir organiser un repas et avoir plusieurs nationalités autour de la table, plusieurs histoires. Des histoires différentes, à mille lieux les unes des autres et qui par les hasards de la vie se retrouvent dans un même lieu : autour de ma table ! J’aime aussi le fait qu’ici tout est possible, personne ne vous dira que vous ne pouvez pas. Travaillez dur et vous y arriverez.

5. Quelle est la pire des choses pour un expat à Toronto ?
De manière unanime je crois que tout le monde dirait la nourriture et le vin ! Mais être francophone à Toronto est un réel avantage, je n’ai rien de particulier en tête.

6. Qu'est ce qui vous manque le plus ?
Cela fait rire ma communauté sur Instagram mais sans aucun doute les ravioles (si un fabricant m’entend !), je suis une très grande amatrice de cette spécialité de Romans sur Isère. Sinon, niveau vie personnel le fait d’avoir mon frère, ma sœur et mon meilleur ami si loin est très certainement le plus gros manque.

Et aussi louper les événements clés de la vie de nos amis en France. En mars dernier une de mes meilleures amies m’a appelé en Facetime pour me présenter son fils qui venait de naître, on aimerait se téléporter pour les serrer dans nos bras. En attendant qu’un petit malin invente la téléportation on redouble de créativité pour réduire la distance. Je dois avouer que la pratique du yoga et sa philosophie m’a aussi beaucoup aidé à vivre dans le moment présent et à mieux gérer la distance.

7. Qu'avez vous fait pour rencontrer du monde et vous intégrer dans votre nouvelle vie ?
J’ai parlé aux gens que je croisais partout pour pratiquer mon anglais, j’ai trouvé partagé un logement avec des personnes qui ne parlaient pas français (canadienne, allemande et coréenne, mon remake de l’auberge espagnole, je rêvais de ce type de coloc depuis que j’ai vu le film). Je me suis portée volontaire lorsque les soirées Apérochic (cité plus haut) recherchaient, j’ai été volontaire au Diner en Blanc Toronto, j’ai participé à des événements de blogueurs. Aujourd’hui le yoga que j’ai commencé à pratiquer en France en 2015 m’aide à rencontrer du monde sur la même longueur d’onde que moi. Mon conseil serait d’éviter les événements exclusivement francophones pour privilégier des sorties plus « locales », vivre de la même manière que les locaux permet de rencontrer des locaux. Logique.

8. Quelle est l'habitude que vous trouvez la plus étrange dans votre culture d'adoption ?
En tant que bonne française l’habitude la plus étrange est relié à la nourriture. Ici pas besoin d’attendre que tout le monde soit servi pour manger et votre assiette est débarrassée au restaurant dès que vous avez fini même si vos petits copains sont toujours en train de déguster.

9. Qu'est-ce qui est un mythe sur votre pays d'adoption ?
Le Canada est un eldorado. Oui c’est un pays génial et accueillant mais la culture est différente autant professionnellement que personnellement, personne ne nous attend. Le travail paye oui mais comme partout on n’a rien sans rien.

10. Quel avis donneriez-vous aux autres expatriés ?
Restez ouverts, soyez curieux, ne comparez pas, ne vous moquez pas, ne jugez pas, accepter la différence. Quelque chose d’évident pour nous ne l’ai pas toujours pour notre pays d’adoption et inversement. N’ayez peur de rien, ayez du culot, poussez des portes, tentez des choses que vous n’osiez pas en France, réinventez-vous si vous en ressentez le besoin. Ici vous êtes tout neufs. Sortez de votre boite.

11. Quand et pourquoi avez vous débuté votre blog ?

J’ai créé mon blog fin juin 2014 et j’ai écrit le premier article dans l’avion entre Marseille et Toronto. Sa date de naissance est officiellement le 1er juillet. Fête nationale du Canada. Date anniversaire au Canada. Je l’ai débuté pour garder une trace de mon expérience (à l’époque de mon séjour en Angleterre j’avais utilisé Skyblog pour tenir mon carnet de route) et partager avec mes amis et ma famille mon séjour. J’aime aujourd’hui relire mes premières impressions cela me fait sourire. Je n’aurais jamais imaginé la tournure que les choses prendraient et le nombre de personnes incroyables et inspirantes que je rencontrais grâce à mon blog.

12.  Quels bénéfices avez vous trouvé au travers de votre blog ?
Si vous aviez (encore) un doute je suis une grande bavarde, ancienne commerciale je me nourris des relations humaines, je m’inspire des gens que je rencontre. Le blog a élargi mes horizons, j’ai rencontré des personnes qui n’auraient peut-être pas été mises sur mon chemin naturellement, le blog a rendu ces rencontres possibles et tous les projets, fous rires, amitiés qui en ont découlé. J’adore écrire et j’ai enfin un lieu où m’exprimer. Par la suite j’ai développé des compétences sur Wordpress, j’ai appris à interpréter Google Analytics, je suis devenue Social Media Expert comme ils disent ici, j’ai développé mes compétence en photographie aussi. En fait avec le blog j’ai l’impression d’avoir réussi à mélanger plusieurs des choses que j’adore dans la vie : l’échange, les relations humaines, le web, l’écriture, l’événementiel (j’aime organisé des events pour passer du virtuel au réel) et la photo. Le blogueur est une forme de couteau suisse.

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Auteur: Cyrilexpat
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