Histoire de Paris

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Environ 200 000 ans av. J.-C., l'Europe est peuplée par les hommes de Néandertal. Le territoire correspondant à la France actuelle abrite de remarquables sites attestant des activités de ces peuples anciens, comme les grottes de Lascaux et de Gargas. En 600 av. J.-C., des Grecs originaires de la ville de Phocée établissent des comptoirs sur les bords de la Méditerranée et fondent la ville de Massalia (Marseille).

Par la suite, les peuples gaulois qui occupent le territoire se heurtent aux Romains dont l'Empire est en plein développement. Les Gaulois sont vaincus à plusieurs reprises, notamment lors des batailles de Sentinum et Telamon. Hannibal Barca, général carthaginois, recrute des mercenaires gaulois pour lutter contre les Romains. En réponse, le sud de la Gaule et la Provence sont conquises par la République romaine en 122 av. J.-C. et Jules César se lance à la conquête du reste de la Gaule. Sous cette domination romaine, les villes de Lugdunum (Lyon) et Narbonensis (Narbonne) sont fondées.

La Gaule est alors divisée en plusieurs provinces et afin d'assoir leur autorité, les Romains déplacent les populations locales pour empêcher toute révolte. De nombreux Celtes sont envoyés en Aquitaine ou sont réduits en esclavage et envoyés à l'étranger. La langue et la culture romaines remplacent celles des Gaulois, le Latin devenant la langue de prédilection.

Vers la fin du IIIe siècle, la domination de l'Empire romain en Gaule est au bord de l'effondrement : l'Aquitaine est aux mains des Wisigoths, les Burgondes ont fondé leur propre royaume et la Gaule du Nord est sous la domination des Francs. En 486, Clovis Ier, roi des Francs saliens, sort victorieux de la bataille de Soissons contre Syagrius, prenant ainsi la majeure partie du nord et du centre de la Gaule sous son contrôle. En 496, il se convertit au catholicisme qui est alors adopté dans le pays. Paris est choisie comme capitale et la dynastie des Mérovingiens est établie. Cependant, le royaume est désorganisé à la mort de Clovis : selon la tradition des Francs, les terres sont partagées entre ses quatre fils qui créent quatre royaumes autour de Paris, d'Orléans, de Soissons et de Reims. Cette tradition de partage du royaume entre les héritiers a par la suite donné lieu à de fréquentes modifications des frontières. Les "maires du palais", à l'origine des conseillers des rois, s'accaparent le pouvoir et progressivement, ils dirigent le royaume des Francs à la place du souverain.

Les Musulmans envahissent la région dans les années 700 : après avoir conquis l'Hispanie, ils s'attaquent aux royaumes des Francs. Ils lancent de nombreuses offensives mais sont arrêtés par Charles Martel, maire du palais, lors de la bataille de Poitiers. En 751, son fils - Pépin le Bref - monte sur le trône et fonde la dynastie des Carolingiens en tant que roi des Francs.

Entre la fin des années 700 et le début des années 800, le royaume des Francs connaît sa plus grande expansion sous le règne de Charlemagne, fils de Pépin. En 771, Charlemagne réunifie le royaume des Francs, l'étend jusqu'en Lombardie (actuelle Italie du Nord), en Bavière, jusqu'au domaine des Avars de la plaine du Danube et fait reculer la frontière avec l'Espagne islamique au sud de Barcelone. Charlemagne est alors couronné Empereur des Romains ou Empereur d'Occident par le pape Léon III en 800.

Par le traité de Verdun, conclu en 843, les trois petits-fils de Charlemagne se partagent les territoires de l'Empire en trois royaumes : l'Italie, la Germanie et la Francie Occidentale qui revient à Charles le Chauve. La lignée des Capétiens directs règne pendant 350 ans, jusqu'à l'accession au trône de Philippe VI en 1328 qui marque le début du règne des branches collatérales de cette dynastie. La France est alors la nation la plus puissante en Europe, avec une population de plus de 15 millions d'habitants en constante augmentation.

La puissance de l'empire est menacée par les querelles de pouvoir entre les petits-fils de Charlemagne. Charles le Chauve et Louis le Germanique s'unissent contre leur frère Lothaire Ier, causant la division de l'empire. Il est brièvement réunifié entre 884 et 887 mais le titre impérial passe au main du roi de Francie orientale (Allemagne actuelle), le saxon Henry Ier de Germanie. Ce n'est qu'à partir du règne de Louis IX que la France redevient un royaume centralisé. Louis IX n'a que douze ans quand il est sacré roi de France, la régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille. Son descendant et un des rois les plus influents de France, Louis XIV (le "Roi-Soleil") monte sur le trône en 1661. Il se comporte en mécène et patron des arts. Sous son influence, l'opéra français voit le jour et la culture française devient une des plus prisées dans le monde Son règne est également marqué par de nombreuses guerres, conflits civils et périodes de troubles. Il meurt en 1715. Son règne de 72 ans est le plus long de l'histoire de l'Europe. Louis XV, son arrière-petit-fils, lui succède à l'âge de cinq ans.

Pendant la guerre de Cent ans, deux dynasties s'affrontent, les Plantagenêts et les Capétiens. Les Plantagenêts cherchent à s'emparer du trône de France détenu par les Valois. Cette époque tumultueuse est également marquée par une épidémie de "Peste noire" et par de nombreux conflits civils. Ce contexte difficile n'est pas sans conséquence sur la population française, qui souffre alors de lourdes pertes. Cette période de crise contribue également à éveiller le nationalisme français et introduit d'importantes évolutions dans le pays sur les plans politique et militaire.

Au XVIe siècle, le Royaume de France commence à former un empire colonial, notamment dans les territoires nord-américains. Jacques Cartier est l'un des premiers explorateurs. La Nouvelle-France se développe, incluant les villes de Québec et de Montréal.

Le Saint-Empire germanique des Habsbourg est mis à mal par des conflits religieux, en particulier lors de la guerre de Trente Ans. Le cardinal Richelieu, le principal ministre de la France, s'allie brièvement aux protestants en 1636, invoquant la raison d'état. Les forces impériales des Habsbourg ripostent, attaquant la Champagne et se rapprochant de Paris. Les forces françaises remportent une victoire décisive à Rocroi en 1643, mettant officiellement fin au conflit avec la trêve d'Ulm en 1647 et les Traités de Westphalie en 1648. Cette paix est de courte durée : la guerre franco-espagnole bat son plein en 1653 pour se terminer en 1659 avec l'annexion du nord de la Catalogne par la France.

Vers la fin des années 1770, la France perd le contrôle de son empire colonial au profit de l'Empire britannique. Elle s'allie alors avec les américains lors de la Révolution américaine en 1778. Le Traité de Paris de 1783 met fin au conflit, la Grande-Bretagne reconnaissant l'indépendance de ses colonies américaines. La France en ressort considérablement endettée et ne récupère que les territoires de Tobago.

Louis XVI cherche à améliorer la situation financière du pays aidé par une assemblée de conseillers financiers en février 1787. Cette assemblée est supposée approuver un nouvel impôt foncier qui, pour la première fois, introduit un impôt sur les propriétés de la noblesse et du clergé. Cette réforme n'est pas adoptée et de nouvelles mesures sont envisagées pour trouver des solutions au déficit du pays. Les discussions sont souvent houleuses, au point que Louis XVI est parfois obligé d'ordonner la fermeture du lieu de réunion de l'Assemblée. Celle-ci, appelée les états généraux, se réunit à la Salle du Jeu de paume le 20 juin 1789 et fait le serment de "de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides." Paris est en proie aux émeutes et au pillage, soumise au règne de l'anarchie. Le 14 juillet 1789, les insurgés attaquent la forteresse de la Bastille, qui représentait le symbole de la tyrannie royale. La rébellion ne s'apaise qu'avec la mise en place d'un nouvel ordre, se concentrant sur un état plus moderne. La date du 14 juillet est maintenant célébrée tous les ans dans le pays.

Dans l'optique de créer une nouvelle constitution, l'Assemblée constituante adopte la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en août 1789. Elle définit les droits naturels individuels et collectifs pour tous. Ces droits sont considérées comme des "droits inhérents à la nature humaine", universels et valables en tous temps et en tous lieux. Le 4 août 1789, le pays fait un nouveau pas vers la modernité grâce à l'Assemblée constituante qui vote l'abolition des privilèges et des droits féodaux.

Le Roi et son entourage n'échappent pas à la colère du peuple au cours de cette période de changement : le palais royal de Versailles est pris d'assaut en octobre 1789 par une foule de Parisiens révoltés. La famille royale s'installe alors au Palais des Tuileries à Paris et tente de fuir à Varennes, près de la frontière nord-est de la France. Arrêté en cours de route, le Roi est contraint de retourner à Paris. Les "Monarchiens" sont partisans d'une monarchie constitutionnelle fondée sur le modèle anglais. Le "Parti national" (centre ou centre-gauche) prend également de l'importance. Malgré leurs divergences, ils tombent d'accord pour limiter les pouvoirs du monarque et le rôle de Louis XVI devient alors principalement cérémonial. Louis XVI doit prêter serment de fidélité à la Constitution : s'il s'abstient, se met à la tête d'une armée afin de faire la guerre à la nation ou s'il permet à quiconque de le faire en son nom, l'abdication est automatique. Sous la Constitution de 1791, la France fonctionne en tant que monarchie constitutionnelle.

Face à la menace d'une attaque de l'Autriche et de la Prusse, Louis XVI est soupçonné de trahison. Avec sa famille, il se réfugie au palais des Tuileries en août 1792. Au cours de son procès, il est reconnu coupable et est exécuté par la guillotine le 21 janvier 1793. Marie Antoinette est également exécutée le 16 octobre. La structure du gouvernement national est alors en péril et une nouvelle constitution est rédigée le 20 septembre 1792. La monarchie est formellement abolie et la République est proclamée en France.

Napoléon s'emploie alors à étendre la puissance de la France et sort victorieux de l'affrontement avec les forces ottomanes. Il signe un "concordat" avec le pape Pie VII en 1801, rétablissant des relations paisibles entre l'Église et l'État en France. Il réforme également l'organisation de l'éducation supérieure, divisant l'Institut national en quatre académies. Plus important, il contribue à la création du "Code Napoléon" (Code civil). Il marque la fin du système féodal en identifiant les principes de la liberté civile, de l'égalité devant la loi et du caractère laïque de l'État. En outre, le système judiciaire est normalisé ; tous les juges sont nommés par le gouvernement national à Paris. Rapidement, plusieurs pays d'Europe s'inspirent de ce code et il aura par la suite une large influence mondiale.

En 1804, Napoléon est nommé Empereur par le Sénat. Son règne sur l'Empire français est constitutionnel et relativement moderne pour l'époque. L'armée française est renommée la Grande Armée en 1805 et Napoléon se sert de son rôle d'Empereur pour accroître son pouvoir personnel. En guerre avec la Grande-Bretagne, Napoléon établit une alliance Franco-espagnole contre le Portugal mais finit par envahir l'Espagne. Il nomme son frère, Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. L'Espagne et le Portugal s'allient pour vaincre la France et repoussent l'armée française autrefois toute-puissante.

En 1812, la campagne de Russie commence, connue en Russie sous le nom de "guerre patriotique". Napoléon rassemble la plus grande armée européenne jamais formée pour envahir la Russie. La Grande Armée s'empare de Moscou mais les Russes mettent le feu à la ville pour la contrer. Sur le front espagnol, les troupes françaises continuent à être mises en échec. Voyant la France affaiblie, les régions récemment conquises tentent de reprendre leur indépendance. Napoléon est vaincu à la bataille de Leipzig, aussi appelée « Bataille des nations » et abdique le 6 avril 1814. Il est exilé à l'île d'Elbe d'où il tente de restaurer son pouvoir, mais il est définitivement vaincu à Waterloo en 1815. Le Congrès de Vienne, très conservateur, va à l'encontre des changements politiques survenus pendant les périodes de guerre et la monarchie est restaurée avec la proclamation de Louis XVIII comme roi de France.

Mais la royauté remcontre de nombreux obstacles pendant cette période de la Restauration. Les libéraux contestent la monarchie et les élections du 16 mai 1830 ne sont pas en faveur du Roi Charles X. En ne reconnaissant pas ces élections, Charles X attise l'opposition violente du peuple qui envahit les rues de Paris et érige des barricades pendant la révolution dite des Trois Glorieuses, les 27, 28 et 29 juillet 1830. Charles X est renversé et remplacé par le roi Louis-Philippe qui règne pendant la période de la célèbre Monarchie de Juillet. Cette période, marquée par l'apparition du mouvement artistique appelé "romantisme", se caractérise par une atmosphère de protestation et de révolte à laquelle la Monarchie de Juillet riposte en interdisant les réunions politiques qui deviennent clandestines ("banquets"). Le peuple se soulève à nouveau, appelant à la démocratie représentative. Le dernier roi de France abdique et la Deuxième République française est proclamée. Alphonse Marie Louis de Lamartine devient Ministre des Affaires étrangères et chef du gouvernement provisoire en 1848.

Le 10 décembre 1848, une nouvelle Assemblée nationale législative est élue. Composée de sympathisants royalistes issus à la fois des légitimistes (Bourbon) et des Orléanistes (le Roi Louis-Philippe), l'Assemblée est dirigée par Louis Napoléon avec Odilon Barrot en tant que Premier Ministre. Mais l'envoi de troupes vers Rome remet en cause la capacité de Napoléon à régner. Sa destitution n'ayant pas été votée, le peuple se soulève de nouveau lors des fameuses "Journées de Juin". Le règne de Louis Napoléon continue et en 1851, il se proclame Président à vie. Napoléon III de France prend le titre impérial en 1852 et le conserve jusqu'à sa chute en 1870.

La France subit de lourdes pertes pendant la guerre franco-allemande et Otto von Bismarck impose des mesures drastiques telle que l'occupation allemande de l'Alsace-Lorraine. Une nouvelle Assemblée nationale est élue le 8 février 1871 et la Troisième République est proclamée. Les conditions du traité de paix avec les allemands sont impopulaires parmi les Français et la défaite de la Commune de Paris mène à un profond sentiment de culpabilité nationale et à un fort désir de vengeance (esprit de revanche).

La fin du XIXe siècle, jusqu'au début du XXe, est appelée belle époque, riche période culturelle, de divertissement et d'inventions : le cabaret, le French cancan, le cinéma, l’impressionnisme et l'Art Nouveau. En 1889, l'Exposition Universelle se tient à Paris. La tour Eiffel est construite à cette occasion et bien que controversée, elle devient rapidement le symbole de la France.

Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d’août 1914 contre l’Allemagne, aux côtés du Royaume-Uni et de l’Empire russe. Le front de l'Ouest se situe en grande partie sur le sol français, dans un ensemble de tranchées et de fortifications incitant à une forme de combats dénommée « guerre des tranchées ». Les batailles les plus connues sont la Première bataille de la Marne, la Bataille de Verdun, la Bataille de la Somme et la Seconde bataille de la Marne. À bout de force, les Allemands reconnaissent leur défaite et mettent fin aux combats le 11 novembre 1918. Les termes du traité de paix sont définies par le Traité de Versailles en 1919. La France récupère l'Alsace-Lorraine et l'Allemagne, considérée comme seule responsable de la guerre, doit démanteler son armée et payer de fortes réparations.

La Seconde guerre mondiale commence pour la France avec l'invasion de la Pologne, forçant le pays à déclarer la guerre à l'Allemagne. Connue en France sous le surnom de Drôle de guerre, la première étape est avant tout défensive. L'Allemagne lance l'offensive à l'ouest lors de la Bataille de France en mai 1940. Les combats sont intenses et dévastateurs ; en six semaines, la France perd 90 000 hommes. Des millions de Français tentent d'échapper aux affrontements en fuyant le pays. La capitale tombe entre les mains des Allemands le 14 juin 1940 et l'Allemagne nazie occupe rapidement les trois cinquièmes du territoire. Le sud-est est géré par gouvernement de Vichy, qui fonctionne en collaboration avec l'Allemagne. Ce régime de Vichy, censé être temporaire, dure pourtant pendant 4 années. Il revêt un aspect unique dans l'histoire de France, étant légitimisé constitutionnellement par le parlement français. C'est un gouvernement répressif et antisémite qui collabore avec les nazis en déportant 76 000 juifs. Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie. Dès le 19 août, le Général Leclerc libère la ville de Paris et la France est à nouveau libre.

Un gouvernement provisoire de la République est mis en place, dirigé par le Général Charles de Gaulle. Une nouvelle constitution est instaurée le 13 octobre 1946, donnant naissance à la quatrième République sous la forme d'un régime parlementaire dirigé par une série de coalitions des partis. Cette période marque la fin de la France en tant qu'Empire colonial et la naissance de la France moderne. Le Général de Gaulle est élu président en 1958.

Des affrontements éclatent dans le pays en mai 1968, sous l'impulsion d'une révolte étudiante, réclamant des réformes dans le domaine de l'éducation, du travail et de la politique, revendiquant la liberté sexuelle et artistique et dénonçant la guerre du Vietnam. Les ouvriers rejoignent le mouvement en s'engageant dans des grèves massives. De Gaulle accepte alors d'organiser de nouvelles élections législatives le 23 juin au cours desquelles son parti triomphe, l'UDR, mettant fin aux protestations.

Depuis cette époque, les Français occupent une place importante parmi les leaders mondiaux et font partie intégrante de l'histoire, de l'économie et de la culture européenne. Ils ont donné l'exemple en tant que peuple indépendant, avec une forte identité nationale et une présence internationale incontestée. La France est l'un des membres fondateurs des Nations Unies et un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle est membre du G8, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC et de l'Union latine. Elle est également un des membres fondateurs et leaders de l'Union européenne et le plus grand état de l'UE en superficie.

Paris

Les premiers peuplements de l'actuel Paris remonteraient à environ 250 av. J.-C. et seraient attribués à la tribu gauloise des Parisii. Ils auraient établi un village de pêcheurs près de la Seine. Toutefois, on ne connaît pas précisément l'emplacement de la cité gauloise : l'Île de la Cité ou Nanterre, ville de l'actuelle banlieue ouest de Paris.

Sa situation au bord du fleuve facilite le commerce et participe au développement rapide de la ville. Elle se situe également à un point stratégique et après une révolte gauloise en 52 av. J.-C., la ville tombe sous l'emprise romaine. Les habitants de Paris combattent les Romains au côté de Vercingétorix, venant grossir les rangs de son armée avec environ 8000 hommes. Mais les Romains écrasent la rébellion et prennent le contrôle de la région entière. Ils donnent à la ville le nom de Lutetia, nom celtique désignant une habitation au milieu des eaux.

Sous la domination romaine, la ville continue à se développer. Au IIIe siècle, le christianisme est introduit dans la ville par le premier évêque, Saint Denis. L'évangélisation du territoire ne va pas sans heurts et Saint Denis et deux de ses compagnons sont décapités sur la colline de Mons Mercurii, qui devient ensuite le Mons Martis (la colline des Martyres), pour s'appeler à présent Montmartre.

Lutetia prend le nom de Paris en 212 av. J.-C. La situation de la ville est à la fois un avantage et un point faible, en faisant la cible régulière d'attaques des envahisseurs barbares. Pour se protéger, la ville fait ériger des murailles défensives. En 357, Julien, le neveu de l'Empereur Constantin, arrive à Paris pour en devenir le gouverneur. Julian est surnommé l'"Apostat" et se rebelle contre la politique religieuse de son oncle, qui avait proclamé le christianisme comme religion officielle. Il devient empereur en 361 mais meurt lors d'une bataille deux ans après. L'Empire romain commence à décliner au cours du Ve siècle, après l'offensive sur le territoire d'Attila le Hun et de son armée en 451. La ville est menacée mais selon la légende, Sainte Geneviève et ses disciples auraient sauvé la ville des griffes des Huns. Sainte Geneviève est encore aujourd'hui la patronne de la ville de Paris.

Quelques années après, la ville est assiégée de nouveau par Childéric Ier (roi des Francs) en 464 av. J.-C. Son fils, Clovis Ier, fait de la ville la capitale. Il y sera par la suite enterré en 511, aux côtés de Sainte Geneviève.

En 751, les Carolingiens succèdent aux rois Mérovingiens. Pépin est proclamé Roi des Francs en 751, Charlemagne lui succédant par la suite et faisant de la ville la capitale de tout le Saint Empire romain. La ville continue d'être soumise à de fréquentes attaques, notamment celles des Vikings en 845 et 885. Les habitants de Paris demandent l'aide de Robert Ier de France et de son frère, Eudes, comte de Paris. Les deux frères mettent fin au siège de la ville par les Vikings qui aura duré 10 mois. En récompense, ils se partagent le pouvoir. Leur descendant, Hughes Capet, sera par la suite élu roi de France en 987. Paris devient la capitale et la dynastie des Capétiens prend le pouvoir.

La cour des rois français s'établit en Île-de-France, leur prestige s'étendant petit à petit en dehors des limites de la ville. Centre du pouvoir français, Paris acquiert de plus en plus d'importance en tant que capitale royale. Des quartiers se constituent dans la ville. La construction de la cathédrale de Notre-Dame débute en 1163 et devient le centre du pouvoir royal et de la vie religieuse. La Rive gauche (au sud de la Seine) se développe également grâce à l'ouverture d'écoles gérées par l'Église et la Rive droite (au nord de la Seine) devient le centre du commerce. Pour gérer et contrôler les activités commerciales, une association de marchands est créée, la Hanse Parisienne.

La dynastie des Capétiens s'éteint en 1328 sans héritier masculin. Edouard III d'Angleterre se déclare héritier légitime du trône de France en vertu de sa descendance (par l'intermédiaire de sa mère) avec Philippe IV de France. Les barons français s'y opposent, ce qui déclenche la Guerre de Cent Ans. Ce conflit est suivi d'une épidémie de Peste noire, également dévastatrice. Les périodes de révoltes et les épidémies de peste ponctuent tout le XIVe siècle.

L'assassinat de Louis d'Orléans déclenche une guerre civile. Les Bourguignons et les Armagnacs entrent en conflit pour s'emparer du trône. Jean sans Peur prétend au pouvoir avec l'aide des théologiens de l'Université de Paris. Ils se vantent et se justifient du meurtre de Louis d'Orléans mais Jean sans Peur est déchu de son rang en 1409 après la révolte des Cabochiens. Il reprend brièvement le contrôle de la ville en 1417, jusqu'à son assassinat en 1419.

Les monarques de la lignée des Valois viennent au pouvoir vers la fin des années 1400 et veulent marquer la ville de leur sceau. Paris se développe rapidement et sa population est multipliée par trois. Le roi François Ier fait reconstruire le Louvre et établit sa cour à Paris, s'entourant des plus grands comme Léonard de Vinci et Benvenuto Cellini. Cependant, les guerres de religion qui affectent le reste du pays atteignent bientôt la ville. Les protestants résistent à la sévérité de la doctrine catholique et sont de plus en plus nombreux à s'opposer aux parisiens, majoritairement catholiques. Les conflits donnent lieu à d'intenses confrontations et à de nombreux assassinats perpétrés par des fanatiques, comme le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572. Sur les instructions du roi Charles IX, les catholiques déchaînés massacrent environ 3000 protestants.

Le successeur de Charles, le roi Henry III, s'emploie sans succès à apaiser les tensions entre les deux courants religieux. Il est contraint à la fuite durant la journée des barricades le 12 mai 1588. C'est la première fois dans son histoire que la ville de Paris érige ainsi des barricades. Le 23 décembre 1588 au soir, Henri III fait assassiner le duc de Guise et le Cardinal de Lorraine, gardant ainsi une certaine influence sur les affaires de la ville. Soumis à l'opposition du peuple,Henri III est assassiné par un moine dominicain, Jacques Clément, en août 1589. Henry IV prétend alors au trône mais la Ligue catholique s'y oppose. Henry IV assiège Paris mais la ville, pourtant ruinée et affamée, résiste et lui refuse l'entrée. Le siège est finalement levé le 30 août 1590 et Henry IV monte sur le trône le 14 mars 1594. Il fait de Paris sa résidence principale et entreprend de développer et d'embellir la ville. Il donne un nouvel élan au chantier du Louvre, poursuit la construction du Pont Neuf et fait bâtir la Place des Vosges, la Place Dauphine et l'hôpital Saint-Louis.

Louis XIV, le "Roi Soleil", et son ministre des finances, Jean-Baptiste Colbert, poursuivent le développement de Paris en tant que ville royale. Destinée à devenir la "nouvelle Rome", la ville compte plus de 500 000 habitants et 25 000 logements vers le milieu du XVIIe siècle. En dépit de sa splendeur, le roi choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. La cour fera la navette entre Versailles et Paris pendant les règnes suivants.

Paris est au centre du mouvement des Lumières dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. C'est le siècle du règne des philosophes et des encyclopédistes et la période des salons littéraires. La ville est à la pointe du progrès dans le domaine des arts, des sciences et de la philosophie, mais beaucoup moins dans celui des finances. L'État français est quasiment en faillite après la guerre de Sept Ans et l'intervention française dans la guerre d'indépendance américaine. Une muraille est édifiée autour de Paris entre 1784 et 1791, afin de permettre la perception d’un impôt sur les marchandises y entrant. À la suite de mauvaises récoltes, une grande famine sévit en 1788 dans toute la France et des émeutes "de la faim" éclatent à Paris. Le 14 juillet 1789, la foule s'empare de l'arsenal entreposé aux Invalides et donne l'assaut à la Bastille. La bataille est brève mais sanglante : 87 révolutionnaires sont tués avant que la forteresse ne rende les armes. Cette première étape de la révolution, commémorée chaque année, est connue sous le nom de Prise de la Bastille.

En dépit de cette victoire, le peuple de Paris a toujours du mal à s'approvisionner en nourriture. La propagande républicaine attribue à Marie-Antoinette cette phrase historique : « S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! » (Mais cela relève plus de la légende que du fait historique). Les émeutiers finissent par envahir le château de Versailles et la famille royale est contrainte de retourner à Paris où elle est assignée à demeure au palais des Tuileries.

Napoléon Bonaparte, qui a pris le pouvoir en 1799, est sacré empereur par le pape Pie VII à la cathédrale Notre-Dame. Il décide d'établir à Paris la capitale de son Empire. Il fait construire de grands monuments à sa gloire, de style romain. Même après son exil, la ville continue à se développer et à prendre de l'ampleur. La Révolution industrielle accélère encore son essor grâce à l'expansion du chemin de fer et à l'arrivée de nombreux travailleurs quittant les zones rurales. La population atteint les 900 000 habitants, faisant de Paris la deuxième plus grande ville d'Europe après Londres, et la troisième plus grande ville au monde.

En 1910, une crue centennale de la Seine provoque l'une des plus graves inondations de l'histoire de la ville, les eaux montant jusqu'à pratiquement 8 mètres au-dessus du niveau normal. Les rues sont inondées et de nombreux parisiens sont obligés de se réfugier dans des abris de secours.

Pendant la Première Guerre mondiale, Paris accueille de nombreux réfugiés. Les troupes allemandes se rapprochent à moins de trente kilomètres au nord de la ville. Le rapprochement du front provoque le départ du gouvernement pour Bordeaux, mais la ville est épargnée grâce à la vaillance des troupes françaises. Lors de la bataille du "miracle de la Marne", des milliers de taxis parisiens sont réquisitionnés pour transporter les soldats sur le front. Les Allemands sont repoussés vers l'Oise - à plus de 100 km de la ville.

L'entre-deux-guerres se déroule sur fond de crise sociale et économique. Les Parisiens tentent de reprendre leur prééminence politique dans un contexte de multiples scandales financiers et de corruption des milieux politiques. Cette instabilité fragilise le pays à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les forces nazies envahissent la France le 10 mai 1940 et atteignent Paris un mois plus tard. Le 14 juin, Paris tombe aux mains des troupes allemandes. Une grande partie de la population fuit alors la ville : près d'1,6 million de personnes quittent Paris entre mai et juin 1940. L'occupation est brutale : 30 000 soldats nazis prennent le contrôle de la ville et imposent partout le symbole de leur présence, les svastikas (croix gammées). La délation est encouragée et on assiste à de nombreuses démonstrations de force. Un couvre-feu est instauré, obligeant les parisiens à rester chez eux entre minuit et 5h30. Un sentiment général de terreur prédomine parmi la population. La victoire des Alliés suscite un vif soulagement et donne lieu à de nombreuses manifestations de joie dans toute la ville. La Libération de Paris se fait le 25 août 1944, rassemblant la foule des parisiens sur les Champs Elysées.

Depuis lors, la ville ne s'est jamais départie de son aura de romantisme et de sa réputation de "ville de lumière". Confrontée à des tensions sociales avec les banlieues, à des problèmes de coût de l'éducation et de chômage, la ville continue pourtant à évoluer et à se développer, riche d'une histoire mouvementée et d'une culture florissante.

Mise à jour 13/02/2013

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