Histoire de Berlin

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Allemagne

Les racines de l'histoire allemande remontent au Saint Empire romain et à Jules César, qui utilise le nom de Germanie pour désigner les territoires qui restent à conquérir à l'est du Rhin. Les tribus germaniques s'organisent pour combattre les Romains et sortent vainqueurs de la bataille de la forêt de Teutoburg en l'an 9. Après la chute de l'Empire romain, les Francs, une des plus grandes tribus germaniques, prennent le contrôle des régions germaniques occidentales. Ils fondent les Royaumes francs, avec Charlemagne à leur tête. Ce dernier est couronné empereur à Rome par le pape et règne jusqu'en 843, date à laquelle l'Empire est partagé entre ses héritiers. Les descendants de Charlemagne règnent sur les royaumes de Franconie, de Saxe, de Bavière et de Souabe jusqu'en 911. Les grands du royaume élisent alors un franconien à la tête du royaume, Conrad Ier, marquant le début de l'histoire de la Germanie unifiée.

En 962, Otton Ier devient le premier roi allemand couronné empereur des Romains à Rome. L'Empire germanique est alors le plus riche et le plus puissant en Europe. Mais la politique expansionniste de l'Empire conduit à des guerres coûteuses qui l'affaiblissent considérablement. Entre 1618 et 1648, la guerre de Trente Ans ravage le Saint Empire romain. Les conflits entre les Catholiques et les Protestants, ainsi que la concurrence entre les états, sont à l'origine du conflit. La plupart des combats ont lieu en Allemagne, dont les batailles qui opposent la France et les Habsbourg et qui mettent fin au conflit. L'Empire est à nouveau divisé et sort du conflit encore plus affaibli. Le « particularisme » de l'Allemagne (composée de nombreux états différents et de diverses tailles) dure jusqu'en 1871.

Les guerres napoléoniennes marquent le début d'une véritable unification. Plusieurs royaumes allemands indépendants s'unissent au côté de la Prusse et forment officiellement l'Empire allemand (Deutsches Kaiserreich). L'Empire s'étend jusqu'à l'actuelle ville de Klaipéda (Memel) en Lithuanie, inclut plus de 40 % de l'actuelle Pologne et comprend l'Alsace-Lorraine (France), l'est de la Belgique (Eupen-Malmedy) et le sud du Danemark.

En 1815, le congrès de Vienne regroupe tous les territoires de l'Empire en trente-huit états. Les plus grand d'entre eux, l'Autriche et la Prusse, entrent en compétition pour occuper une place prépondérante dans l'Allemagne naissante. Otto von Bismarck œuvre grandement pour l'unification allemande et affirme la suprématie de la Prusse lors de la proclamation de l'Empire allemand en 1871 dont l'Autriche ne fait plus partie.

Le jeune empereur Guillaume II force Bismarck à démissionner en 1890. L'Allemagne prospère cherche alors à occuper une plus grande place parmi les états européens. Mais sa politique agressive d'expansion militaire suscite la crainte de ses voisins. Pendant l'été 1914, l'Allemagne entre en guerre avec la Russie et la France. Le mécanisme des alliances entre états se met en marche, marquant le début de la Première Guerre mondiale.

Elle prend fin en 1918 avec la défaite allemande et l'empereur allemand, le Kaiser Guillaume II, doit abdiquer. La République de Weimar est créée pour instituer la démocratie parlementaire en Allemagne. De nombreux Allemands se révoltent et les importantes réparations financières imposées à l'Allemagne après la guerre plongent le pays dans une grave crise économique. La Grande Dépression de 1930 met le système parlementaire à rude épreuve. Le gouvernement tente de régner par décret, mais la crise économique mène à l'élection de politiciens extrémistes. Le Parti national-socialiste des Travailleurs allemands (NSDAP - parti nazi) d'Adolf Hitler accède ainsi démocratiquement au pouvoir lors des élections de 1932. En janvier 1933, le président Paul von Hindenburg met en place un gouvernement dirigé par Hitler.

En tant que Führer de l'Allemagne, Hitler abolit les libertés démocratiques et créé une police d'état. En 1935, l'Allemagne est officiellement devenue un état totalitaire. Ses succès économiques et diplomatiques pendant les cinq premières années de ce régime lui valent un soutien relatif de ses proches voisins. En 1938, les troupes d'Hitler entrent en Autriche, à Vienne, sans rencontrer la moindre opposition. Au cours du mois suivant, les nazis demandent au peuple de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich : 99 % des votes sont favorables à l'annexion.

Certaines populations sont décrétées « indésirables » : Juifs, Slaves, Tziganes, handicapés, socialistes, communistes, syndicalistes et homosexuels entre autres. Ils sont par conséquent systématiquement persécutés par l'État, qui commandite même leur exécution. Cette période, connue de nos jours comme l'Holocauste, marque l'extermination d'environ six millions de juifs européens. Le nombre total de victimes parmi toutes les populations persécutées est estimé entre 11 et 17 millions de personnes. Il s'agit d'un des plus graves génocides de l'histoire de l'humanité.

Plusieurs nations du monde sont impliquées dans la Seconde Guerre mondiale, y compris toutes les grandes puissances. Deux alliances militaires opposées se forment, les Alliés et l'Axe. Il s'agit alors d'une « guerre totale », les principaux belligérants engageant toutes leurs capacités économiques, industrielles et scientifiques dans l'effort de guerre. La guerre fait de nombreuses victimes parmi les civils, notamment pendant l'Holocauste, et donne lieu à la première et seule utilisation d'armes nucléaires. Il s'agit du conflit le plus meurtrier de l'histoire, faisant entre 50 et plus de 70 millions de morts.

En 1942-1943, la guerre tourne en faveur des pays alliés et l'Allemagne peine à résister à leurs assauts. Le Troisième Reich d'Hitler est vaincu en 1945. De nombreux dirigeants nazis sont arrêtés et emprisonnés, certains d'entre eux vont jusqu'au suicide, à l'instar d'Adolf Hitler lui-même. Les crimes commis pendant l'Holocauste ont dévasté la plupart des communautés juives européennes. L'Allemagne est en ruines, tout comme la plupart de l'Europe. L'Allemagne est tenue pour responsable du désastre général. Le pays est amputé de 25 % de son territoire et perd le respect de son peuple, envahi par un sentiment de honte et d'anéantissement.

À la conférence de Potsdam, les Alliés redéfinissent les frontières de l'Allemagne. Elle est divisée en quatre zones distinctes, contrôlées par les puissances occupantes : Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni et France. Par la suite, le Royaume-Uni, les États-Unis et la France fusionnent leurs secteurs en une seule partie. L'Allemagne voit un déplacement vers l'ouest de sa frontière orientale et perd la Prusse-Orientale, la Silésie et la Poméranie au profit de la Pologne et le reste des territoires de l'est au profit de la Russie. La partie ouest du pays, contrôlée par les Alliés, devient la République Fédérale d'Allemagne (RFA) avec Bonn comme capitale. La zone sous domination soviétique devient un état communiste et autoritaire, le Deutsche Demokratische Republik (DDR) ou République démocratique allemande (RDA). Berlin est alors divisé entre les Soviétiques et les Alliés. Le 13 août 1961, le mur de Berlin est érigé.

De nombreux citoyens est-allemands tentent de fuir vers l'enclave occidentale de Berlin-Ouest. Nommé par Staline, Walter Ulbricht met en place le système allemand d'après-guerre qui confère tous les pouvoirs au parti communiste. Parallèlement à la construction du mur, le gouvernement créé une puissante police secrète, la Stasi, qui recrute ses informateurs parmi la population et détient des dossiers secrets sur l'ensemble des habitants. Erich Honecker arrive au pouvoir et modifie l'orientation de la politique nationale, essayant de prêter plus d'attention aux griefs du prolétariat. Sa politique fut un échec et en 1989, de graves difficultés économiques et une émigration très importante vers l'ouest provoquent la chute de la RDA.

La Révolution pacifique, ou Die Wende, se déroule pendant l'été 1989. Honecker démissionne en octobre et l'on assiste à la chute du mur de Berlin le 9 novembre. Contre toute attente, les autorités de la RDA ouvrent les frontières vers Berlin-Ouest et la RFA, marquant l'effondrement de la RDA et du rideau de fer qui séparait jusque là la population du pays. Des centaines de milliers d'Allemands se rassemblent au pied du Mur de Berlin pour célébrer l'ouverture des frontières. Cet événement est aujourd'hui encore largement célébré par les Allemands et la date officielle de la réunification, le 3 octobre 1990, est devenue la fête nationale du pays (Tag der Deutschen Einheit).

Les dernières limitations imposées au pays après la guerre sont levées, avec l'approbation des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Union Soviétique, et l'Allemagne recouvre sa pleine souveraineté. Le parlement allemand, le Bundestag, fixe les frontières du pays, dessinant les contours de l'actuelle Allemagne. La réputation de l'Allemagne comme pays des poètes et des penseurs (Land der Dichter und Denker) est à nouveau méritée.

Berlin

À l'origine, la région de Berlin est habitée par les tribus germaniques des Souabes et des Burgondes ainsi que par les Slaves. Deux villes, Berlin et Cölln, se développent au XIIIe siècle le long de la rivière Spree (à l'emplacement de l'actuel quartier Nikolaiviertel). Par la suite, les deux villes fusionnent et s'imposent comme un important centre pour le commerce et l'agriculture. En 1244, Berlin est mentionné pour la première fois dans des documents officiels et les statuts de la ville sont établis en 1251. Le nom de « Berlin » viendrait du terme « berl » en polabe (ancienne langue slave) signifiant « marais ».

En 1448, les Berlinois se soulèvent contre la construction du nouveau château de l'électeur Frédéric II à-la-dent-de-fer. Cette émeute tourne cependant à leur désavantage et les bourgeois y laissent une bonne partie de leurs libertés politiques et économiques. Berlin devient le siège des électeurs de Brandebourg et doit renoncer à son statut de ville libre de la Hanse. En 1576, une épidémie de peste décime environ 4 000 habitants de la ville. La population continue cependant de croître et en 1600, Berlin compte 12 000 habitants.

Au XVIIe siècle, la ville n'en compte plus qu'environ 10 000, ayant perdu la moitié de ses habitants pendant la Guerre de Trente ans. Berlin, ravagée, doit se reconstruire. La ville lance alors un vaste plan de redressement économique et une politique d'immigration et de tolérance religieuse, attirant de nombreux demandeurs d'asile. En 1701, Berlin devient la capitale de la Prusse et fusionne avec les communes avoisinantes. En 1871, Berlin devient la capitale du IIe Reich, le nouvel Empire allemand. La ville continue à se développer et compte bientôt plus d'un million d'habitants.

En 1881, Berlin devient une ville-arrondissement (Stadtkreis Berlin), séparée de la province de Brandenbourg. Le palais du Reichstag, qui abrite le parlement du Reich, est construit en 1884. La Première Guerre mondiale provoque une grande famine à Berlin, qui touche plus de 150 000 habitants.

La ville survit tant bien que mal à la Première Guerre mondiale et entame son ascension vers la ville que nous connaissons aujourd'hui. Guillaume II (1888 - 1918) abdique, laissant la place au socialiste Philipp Scheidemann et au communiste Karl Liebknecht qui appellent à la république. Dans les semaines qui suivent, Berlin devient un champs de bataille entre les deux systèmes politiques. Le traité de Versailles ayant condamné l'Allemagne à verser de lourdes réparations de guerre, la situation économique est catastrophique. Le gouvernement fait alors tourner la planche à billets, conduisant à une hyperinflation. Au plus fort de la crise, un dollar américain valait environ 4 200 milliards de marks ! La situation commence à s'améliorer à partir de 1924 suite à une renégociation avec les Alliés, à des fonds d'aide américains ainsi qu'à une politique financière plus rigoureuse. C'est le début d'une période faste pour Berlin. Grâce à des personnalités comme l'architecte Walter Gropius, le physicien Albert Einstein, le peintre George Grosz, les écrivains Arnold Zweig, Bertolt Brecht et Kurt Tucholsky, et des acteurs et cinéastes comme Marlene Dietrich, Friedrich Wilhelm Murnau et Fritz Lang, Berlin fait alors figure de grand centre culturel en Europe.

Malgré tout, 450 000 personnes sont toujours sans emploi. Cette courte période de prospérité prend fin avec la crise économique de 1929. L'incertitude et l’inquiétude règnent dans le pays. Hitler devient chancelier le 30 janvier 1933. Le 27 Février 1933, les nazis incendient le Palais du Reichstag pour accuser les communistes afin d’interdire les partis de gauche. Hitler en profite pour déclarer l'état d'urgence et obtenir les pleins pouvoirs. Cet été-là, un décret-loi met fin au gouvernement socialiste de Prusse d'Otto Braun. Berlin, qui n'est pas un centre actif du nazisme, devient la capitale du Troisième Reich.

En 1933, il y a à Berlin environ 160 000 Juifs, soit un tiers des juifs d'Allemagne. Principale cible du nouveau régime, leur persécution commence dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Tous les médecins juifs doivent démissionner et les militants nazis organisent le « boycott des juifs », empêchant les Berlinois de fréquenter les magasins tenus par des juifs. La communauté juive est cantonnée dans des quartiers séparés du reste de la population, de véritables ghettos. Lors de la nuit de cristal (Kristallnacht) en 1938, un pogrom (assaut) national entraîne l'incendie des synagogues, la destruction des magasins et des maisons habitées par les juifs, et de nombreuses arrestations. En 1939, il restent encore 75 000 juifs vivant à Berlin. Ce nombre diminue rapidement : la plupart des juifs allemands de Berlin sont embarqués dans des convois quittant la gare de Grunewald à partir de 1941 pour être envoyés dans des camps d'extermination comme Auschwitz. De nos jours, on peut encore visiter le camp de concentration de Sachsenhausen, établi à 30 km au nord-ouest de Berlin. Destiné à la détention des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre russes, il témoigne des horreurs de l'Holocauste. Seulement un peu plus de 1 200 juifs parviennent à survivre en cachette à Berlin.

En 1936, Berlin accueille les Jeux olympiques d'été (la ville avait été désignée avant 1933) et les nazis en profitent pour affirmer la supériorité allemande. Pour cacher les traces de l'antisémitisme nazi, les panneaux antisémites sont provisoirement enlevés et les journaux mettent un bémol à leurs attaques. De cette façon, le régime exploite les Jeux olympiques pour fournir aux spectateurs et aux journalistes étrangers une fausse image d’une Allemagne pacifique et tolérante. Le monumental Stade olympique de Berlin, l'Olympiastadion est construit pour l'occasion. Il est l'un des rares édifices construits par les nazis à avoir survécu aux destructions de la guerre. L'américain, Jesse Owens ébranle les efforts d'Hitler pour prouver la supériorité du régime nazi en gagnant quatre médailles d'or : 100 mètres, 200 mètres, saut en longueur et relais 4 × 100 mètres. Il est l'athlète le plus médaillé des Jeux Olympiques d'été de 1936, infligeant ainsi un cinglant démenti aux théories nazies sur la prétendue supériorité de la race aryenne.

En tant que capitale et siège des Nazis, Berlin devient durant la Seconde Guerre mondiale une cible prioritaire des bombardements alliés. En 1940, les Alliés lancent leur premier raid sur Berlin en signe de représailles. Les bombardements s'intensifie en 1943 sur les principales villes allemandes. Le 18 mars 1945, environ 1 250 bombardiers américains attaquent la ville, causant de nombreux dégâts. La chute des Nazis est inévitable : les Alliés et les Soviétiques se pressent pour investir la ville en premier. Le général américain Dwight D. Eisenhower prend alors la décision très controversée de stopper les troupes anglo-américaines au niveau du fleuve Elbe pour épargner la vie des soldats, donnant ainsi l'avantage aux Soviétiques. Sa décision n'a pourtant pas grande incidence car les Alliés se sont déjà accordés pour diviser la ville et le pays lors de la Conférence de Yalta tenue auparavant. L'Armée rouge soviétique entre dans la ville lors de la bataille de Berlin, dernier coup porté au régime nazi. Les Allemands, pourtant encerclés et moins nombreux, refusent de capituler. Le 30 avril 1945, Hitler et certains de ses disciples se suicident dans le Führerbunker, situé sous la Chancellerie du Reich. Cependant, la résistance des Allemands n'en est pas finie pour autant, beaucoup d'entre eux comptant sur les Alliés pour les préserver de la soif de revanche des Soviétiques. Le 2 mai 1945, Berlin se rend finalement à l'armée soviétique. La moitié de la ville a été détruite.

La ville est également divisée en deux par les puissances alliées :
Berlin-Ouest - secteur français, américain et britannique
Berlin-Est - secteur soviétique.

Berlin est choisie comme capitale de la RDA en 1949. En raison des nombreuses tensions entre la RFA et la RDA, cette dernière fait ériger un mur autour de Berlin-Ouest pour séparer les deux pays. Cette séparation autant symbolique que physique affecte également la population : familles, amis et voisins se retrouvent séparés. À l'est, nombre d'entre eux essaient régulièrement de franchir le mur, mais leurs tentatives sont sévèrement réprimées. La reconstruction de Berlin-Ouest est plus rapide qu'à l'est, alors que Berlin-Est suit le modèle de développement d'une économie socialiste.

Après la Seconde Guerre mondiale et la construction du mur, la pénurie de main-d'œuvre qui sévit dans la ville donne lieu à un important afflux d'immigrés turcs vers Berlin-Ouest et vietnamiens vers Berlin-Est. Ces communautés sont restées à Berlin et ont considérablement marqué la gastronomie, la culture et le devenir de la ville.

Les désaccords politiques entre les Alliés et l'Union soviétique s'intensifient sur plusieurs points : la fusion des zones d'occupation britannique, américaine et française, le refus des Américains de permettre aux Soviétiques de démonter des usines allemandes pour les ramener sur leur territoire en guise de réparations de guerre et la réforme monétaire entreprise à l'Ouest sans l'approbation soviétique. Le 26 juin 1948, l’Union soviétique bloque les voies d’accès terrestre à Berlin-Ouest afin d'expulser les Alliés et de rattacher cette partie de la ville à leur zone d'occupation. En réponse à ce « blocus de Berlin », les Américains mettent en place un gigantesque « pont aérien ». De nombreux avions alliés atterrissent à l'aéroport de Tempelhof pour approvisionner Berlin-Ouest. Le blocus dure pratiquement un an. Grâce à la ténacité des Alliés, les Soviétiques lèvent finalement le blocus le 11 mai 1949.

Dans le contexte politique incertain qui s'ensuit, un soulèvement populaire éclate à Berlin-Est. Le 16 juin 1953, une soixantaine d'ouvriers du bâtiment manifeste dans les rues de la ville, incitant de nombreux Berlinois à les suivre. Le 17 juin, les manifestations tournent à l'émeute, notamment sur l'une des artères les plus célèbres de Berlin, la « rue du 17 juin » (Strasse des 17. Juni) et l'agitation gagne très vite le reste de l'Allemagne de l'Est. Le soulèvement est réprimé conjointement par les troupes d'occupation soviétiques et par la police est-allemande, qui tirent à vue sur les citoyens désarmés. La répression fait au moins 153 victimes et plusieurs milliers d'arrestations.

Mais le recours à la force brutale ne parvient pas à venir à bout du malaise du peuple. Le gouvernement de l'Allemagne de l'Est a de plus en plus de mal à réprimer les revendications du peuple pour la réunification et à justifier le maintien du Mur auprès de la communauté internationale. En 1987, Ronald Reagan, président des États-Unis, prononce un discours devant la porte de Brandebourg : « Monsieur Gorbatchev, abattez ce mur ! » Au mois d'octobre 1989, lors des festivités commémorant à Berlin-Est le 40e anniversaire de la RDA, l'invité d'honneur, Mikhaïl Gorbatchev, prononce à son tour un discours dans lequel il laisse entendre qu'il ne soutiendra plus la politique répressive du gouvernement de la RDA. Le 9 novembre, sous la pression de la foule, la RDA ouvre le Mur de Berlin et la frontière inter-allemande. Les familles réunies et de nombreux Berlinois se rassemblent au pied du Mur pour célébrer sa chute. Il s'avère que les gardes-frontières ont crû que les autorités avaient décidé l'ouverture des frontières, bien qu'aucune décision n'eût réellement été prise à ce sujet. Mais il n'est alors plus possible de faire marche arrière. Depuis la démission du chef du parti socialiste Erich Honecker au mois d'octobre, les autorités de la RDA étaient livrées à elles-mêmes.

Le 3 octobre 1990, l'Allemagne, et Berlin avec elle, sont réunifiées. En juin 1991, grâce au vote du Parlement allemand, le Bundestag, Berlin devient la capitale de la République fédérale d'Allemagne. Même si certaines instances gouvernementales ont toujours leurs sièges à Bonn, Berlin retrouve indubitablement son rôle de capitale.

La ville devient un haut-lieu de la culture dans le pays et développe une vie culturelle riche et très diverse. Attirant de plus en plus de monde, la ville connaît un relatif embourgeoisement et par conséquent une forte augmentation des prix. Mais elle reste une ville jeune, extrêmement novatrice et fascinante.

« Berlin est cultivée comme New York, agitée comme Tokyo, naturelle comme Seattle et historique comme ... Berlin. »
Hiroshi Motomura, professeur de droit aux USA, 2004.

Mise à jour 20/08/2013

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