De Paris à Singapour: Paris-Singapore



Published 2012-04-05 09:14:51

gardens singapour Enoa, pas encore 30 ans, français né à Paris qui a émigré à Singapour il y a près d’un an

1. Pourquoi êtes-vous partis à l'étranger ?
Autant par goût du défi que par envie de voir autre chose. Après 4 ans passés dans la même entreprise à Paris j’avais besoin d’un nouveau départ pour ne pas m’enfermer dans une routine qui commençait à devenir pesante. Et surtout pour partir avant qu’il ne soit trop tard, le plus dur ce n’est pas de partir à l’étranger mais de quitter son petit confort quotidien (et au fil des ans il est de plus en plus difficile de partir).

2. Comment vivez-vous ?

Contrairement à la majorité des expatriés à Singapour, je suis arrivé à l’aventure, sans avoir de travail et juste avec mon sac à dos. Il m’a fallu à peu près un mois pour décrocher un emploi via les petites annonces et j’ai retrouvé quasiment le même poste qu’à Paris, dans la même industrie. La seule différence, mais elle est de taille, c’est qu’au lieu de m’occuper de la France j’ai la charge de 4 pays (Singapour, Malaisie, Indonésie et Thaïlande) ce qui est un challenge passionnant au quotidien.

3. Est-ce que vous appelez souvent votre pays d'origine, et comment ?
Jamais (et du coup maintenait vous me faîtes culpabiliser). Plus sérieusement,  la majorité du temps mes parents m’appellent directement sur mon portable. En revanche j’écris beaucoup d’emails à ma famille et à mes amis (qu’ils soient à Paris, Mayotte, Osaka, Beijing, Shanghai, HK, Bandung ou Londres, j’espère n’avoir oublié personne sinon je vais avoir droit à un psycho drame dans les heures qui suivent)

4. Quelle est la chose que vous préférez en tant qu'expat à Singapour?
La simplicité de la vie, cela peut paraître surprenant mais tout est simple à Singapour. Ouvrir un compte bancaire, une ligne téléphonique, louer un appartement, payer ses impôts,… Toutes les démarches sont très simples. Au final beaucoup moins de stress inutile et plus de temps à consacrer aux choses qu’on apprécie vraiment ce qui dans mon cas consiste à voyager, Singapour est le lieu idéal pour partir découvrir l’Asie du Sud-Est.

L’autre chose qui change la vie c’est le soleil toute l’année, plus besoin d’avoir à se soucier de sa garde-robe, on peut aller à la piscine tout le temps,…

5. Quelle est la pire des choses pour un expat à Singapour?
Le cauchemar des expats à Singapour a un nom : l’Aircon ou air conditionné.Dans la cité du Lion, la climatisation n’a que deux boutons : OFF et Pôle Nord. Du coup tous les bâtiments sont transformés en chambre froide. On passe sa journée à subir des chocs thermiques en passant d’une chaleur étouffante à un froid polaire. Ainsi il est plus facile d’attraper froid à Singapour qu’à Paris.

6. Qu'est ce qui vous manque le plus ?
Si je ne cite pas ma famille et mes amis en premier je risque de passer un mauvais moment lors de mon prochain retour en France. Donc outre ma famille et mes amis qui me manquent, la chose qui me manque le plus est certainement le calme.

Singapour est une ville qui ne s’arrête jamais, de nombreux commerces sont ouverts 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. La ville ne connaît que peu de temps mort. Du coup il est vraiment agréable de pouvoir s’échapper de cette mégapole le temps d’un weekend pour se ressourcer au calme et de profiter d’un peu de silence.

7. Qu'avez vous fait pour rencontrer du monde et vous intégrer dans votre
nouvelle vie ?

La même chose qu’à Paris, beaucoup sport (Roller, Badminton, Escalade, Wakeboard), de la musique (je joue de la basse dans un groupe de rock Singapourien) et beaucoup de sorties (pas uniquement nocturnes) pour découvrir la ville. Le fait d’arriver seul dans une ville inconnue vous force à vous ouvrir aux autres et à aller de l’avant ! Savoir aussi écouter et comprendre les différentes cultures permet de faciliter les rencontres.

Il est facile de s’intégrer à Singapour et compte tenu du très grand nombre d’étrangers (près de 40% de la population de l’île) nous sommes très nombreux dans ce cas là donc pas de souci pour les rencontres (bon après comme d’habitude, si tu es blonde aux yeux bleus et que tu ressembles à Scarlett Johansson ça sera toujours plus facile que si tu es le sosie de Richard Stallman).

Au bureau, mes collègues m’ont également beaucoup aidé et il n’est pas rare que l’on se retrouve en dehors de travail, j’ai la chance d’être dans une entreprise fantastique.

8. Quelle est l'habitude que vous trouvez la plus étrange dans votre culture d'adoption ?
Kiasu ou la volonté d’être toujours premier (ou la peur de perdre), qui se retrouve dans la vie quotidienne comme lorsque les personnes rentrent dans un ascenseur ou dans le métro avant de vous laisser descendre. J’ai pris le parti d’en rire plutôt que de m’énerver surtout devant le ridicule de certaines situations. Depuis que je suis à Singapour, je suis devenu beaucoup plus philosophe et je suis beaucoup plus détendu qu’à Paris.

9. Qu'est-ce qui est un mythe sur votre pays d'adoption ?
Qu’il est facile de réussir à Singapour. Vu de France, Singapour jouit d’une image de ville dynamique et cosmopolite. En réalité la compétition dans la Cité-Etat est internationale et les conditions de travails beaucoup moins sympa qu’en France (14 jours de congés, pas de chômage, pas d’assurance maladie, pas de retraire, 1 mois de préavis pour les licenciements), il faut mieux avoir un très bon profil et disposer d’un réseau solide pour décrocher un bon poste dans la Cité-Etat.  

De surcroît, avec le durcissement des lois sur l’immigration, Singapour est devenu beaucoup moins accueillante vis-à-vis des étrangers. Ce qu’il ne faut ne jamais oublier c’est qu’en tant qu’étranger votre visa de travail dépend de votre entreprise, si vous perdez votre job, vous perdez votre visa de travail et vous devez retourner sur un visa de tourisme classique…

10. Quel avis donneriez-vous aux autres expatriés ?

Ne pas essayer de vivre à Singapour comme on vit en Europe. C’est juste ridicule d’essayer de transposer son mode de vie à près de 10,000 kilomètres de son pays natal. De se plaindre qu’il n’y a pas de boulangeries, de yaourts, de musées,… Le choix de l’expatriation n’est jamais anodin, et aucune expatriation n’est simple, même dans un pays comme Singapour. Il faut savoir adapter son mode de vie au pays qui nous accueille plutôt que de chercher à tout prix à reproduire à l’identique un mode de vie français dans cette partie du monde, c’est impossible et ridicule.

11. Quand et pourquoi avez vous débuté votre blog ?
J’ai débuté Paris-Singapore quelques mois avant de partir, afin de faire partager mon expérience. Le blog n’est pas vraiment un journal intime mais plutôt un concentré de ce que l’on observe à Singapour quand on y vit. J’avais vraiment envie de faire partager cette expérience car en général l’image que les médias renvoient de la ville se limite la plupart du temps à clichés pas forcément justifiés.

Singapour12.  Quels bénéfices avez vous trouvé au travers de votre blog ?
Avoir développé un intérêt prononcé pour le pays qui m’accueille, le blog me pousse à essayer d’en savoir toujours plus et de comprendre Singapour. Cela me permet également d’échanger avec les très nombreux bloggeurs francophones à Singapour qui accomplissent tous un travail formidable dans des domaines souvent très différents.

Blog LinkEnoa's blog, Paris-Singapore

Guide for expatriates in Singapore

 

 

Pour en savoir plus, consultez le guide de l'expatriation sur Singapour.

 

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Category:
Entretiens

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