Histoire de Zagreb

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Croatie

L'histoire de la Croatie est extrêmement complexe, c'est le moins que l'on puisse dire ! Au cours des siècles, le pays connaît de nombreux conflits et alliances, plusieurs changements de nom et différentes formes de gouvernement.

Les premiers signes de présence humaine en Croatie ont été découverts en 1899 par le professeur Dragutin Gorjanovic-Kramberger sur un site préhistorique qui révèle plus de 900 fossiles humains datant du Paléolithique - soit environ 125 000 ans en arrière. Ce site, partie intégrale du Musée de l'Homme de Néandertal de Krapina, représente la plus grande collection de vestiges de l'homme de Néandertal au monde.

Par la suite, les Illyriens s'installent dans les actuelles provinces d'Istrie et de Dalmatie, ainsi qu'en Pannonie (actuelle Slavonie), et ce depuis le IVe siècle av. J.-C. Après les guerres d'Illyrie entre 229 et 168 av. J.-C., l'Empire romain prend le contrôle de la région. Le règne des Romains est symbolisé par d'imposants édifices très bien conservés, tels que le palais de Dioclétien, résidence impériale fortifiée construite à Split en 305 après J.-C., et l'amphithéâtre de Pula.

Les tribus croates s'établissent dans la région aux VIe et VIIe siècles, après la chute de l'Empire romain (au Ve siècle). Au début du IXe siècle, la Croatie est organisée en deux parties : le duché de Pannonie au nord et le duché de Dalmatie au sud, ce dernier étant sous domination byzantine. Environ à la même époque débute la christianisation des Croates avec l'arrivée de l'armée de Charlemagne en 800 après J.-C.

La Pannonie et la Dalmatie sont unies en un seul état en 925, sous le règne de Tomislav, couronné roi et reconnu par le pape comme souverain du Royaume médiéval de Croatie. Le Royaume reste indépendant pendant plus d'un siècle et parvient à repousser les attaques de la Hongrie et de Venise sur la Dalmatie. En 1102, la Croatie s'associe à la couronne de Hongrie sous le règne du roi Coloman, et signe un traité plus ou moins imposé.

Après la mort de Coloman en 1116, la République de Venise s'empare de la Dalmatie et de l'Istrie. En dépit des tentatives de la Hongrie pour reconquérir la côte croate, ces régions restent sous le contrôle de Venise pendant les 700 années à venir. Aujourd'hui encore, dans de nombreuses villes côtières, les portes de la ville arborent la statue d'un lion, symbole de la République de Venise. Le règne de Venise est brutal, dépouillant la région de ses ressources naturelles et poussant la population locale à la famine.

À cette époque, les incursions des Ottomans sur le territoire croate se font de plus en plus fréquentes. En 1527, Ferdinand Ier de Habsbourg est désigné roi de Croatie à la condition qu'il protége le pays et respecte ses droits historiques. Toutefois, à la fin du XVIe siècle, seule la région comprenant Zagreb, Karlovac et Varaždin demeure entre les mains des Habsbourg. Dans cette région, les ruines de plusieurs fortifications militaires témoignent du rôle de la Croatie comme zone tampon entre l'Autriche et l'Empire ottoman.

Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que l'Empire ottoman restitue la Hongrie et la majorité de la Croatie aux Habsbourg, lors de la signature du Traité de Sremski Karlovci. La Croatie connaît une période de relative stabilité sous le règne de l'impératrice Marie-Thérèse, bien qu'une partie du pays soit sous la juridiction de l'Autriche alors que la Slavonie est contrôlée par la Hongrie.

Napoléon provoque la chute de la République de Venise en 1797. Il cède la Dalmatie à l'Autriche avant de la conquérir à nouveau en 1805. Il crée alors les provinces Illyriennes, ou Illyrie, d'après le nom de ses premiers habitants, et met en place de rapides réformes pour renforcer ces territoires affaiblis.

En 1815, après la chute de l'Empire de Napoléon, la Dalmatie dépend à nouveau de l'Autriche. Au même moment, en Slavonie, des sentiments nationalistes se font de plus en plus présents et donnent naissance au mouvement illyrien au cours des années 1830.

Sous la conduite de certains grands intellectuels croates - dont Ljudevit Gaj, Ivan Mažuranić et Petar Preradović - le mouvement illyrien met en avant la culture croate et prône l'unification des Slaves du sud face à la politique de magyarization.

En 1848, l'Empire d'Autriche connaît une série de soulèvements, donnant lieu à la révolution autrichienne et à des vélléités d'indépendance en Hongrie. Espérant s'émanciper de l'autorité de la Hongrie, la Croatie s'allie à l'Autriche. Mais si celle-ci reprend le contrôle de son empire, elle n'accorde pas à la Croatie l'autonomie qu'elle réclame.

En 1867, la double monarchie d'Autriche-Hongrie est créée ; la Croatie et la Slavonie sont placées sous la juridiction de la Hongrie, alors que la Dalmatie reste sous le contrôle de l'Autriche.

Avec l'effondrement de l'Empire d'Autriche-Hongrie vers la fin de la Première guerre mondiale, la Croatie déclare son indépendance. Face à la menace du Royaume d'Italie qui entreprend d'annexer plusieurs villes dalmatiennes, dont Pula et Zadar, la Croatie rejoint rapidement la Serbie et la Slovénie pour établir le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

La nouvelle constitution de 1921 centralise le pouvoir dans la capitale Belgrade, au désarroi de la classe politique croate menée par le Parti Paysan de Stjepan Radić, qui préconise une démocratie fédérale. En 1928, Radic est mortellement blessé par balle au cours d'une session parlementaire.

En 1929, le Roi Alexandre proclame une dictature et impose une nouvelle constitution qui notamment renomme le pays Royaume de Yougoslavie. En réponse, Ante Pavelić fonde le mouvement Ustaše (Oustachis), mouvement nationaliste croate, et implante des camps d'entraînement en Italie, où son parti prône le rétablissement d'un état indépendant au moyen d'actions terroristes.

En 1934, le Roi Alexandre est assassiné par une coalition entre l'Ustaše et l'Organisation révolutionnaire intérieure de Macédoine, ouvrant la voie à l'invasion allemande de la Yougoslavie en avril 1941. L'Allemagne met immédiatement en place l'État indépendant de Croatie, établi selon le modèle nazi, et installe l'Ustaše au pouvoir. Sous Pavelic, l'Ustaše établit des camps d'extermination où de nombreux prisonniers serbes, juifs, tsiganes ou croates, opposants au régime, trouvent la mort.

Le régime d'Ustaše est très impopulaire dans plusieurs régions du pays et de nombreux Croates se tournent de plus en plus vers le mouvement partisan anti-fasciste de Josip Broz Tito. Ce dernier reçoit l'appui des puissances alliées et, le 20 octobre 1944, il entre dans Belgrade avec son armée et est proclamé Premier ministre.

La guerre prend fin sur le territoire croate en mai 1945 avec la capitulation de l'Allemagne. C'est dans ce contexte de la Libération qu'intervient une purge sans merci contre les troupes vaincues et les civils soupçonnés d'avoir collaboré avec le régime oustachi : lors du massacre de Bleiburg, des milliers de civils et soldats croates cherchant à fuir le pays sont exécutés en signe de représailles. Les circonstances exactes entourant ces événements et le nombre de victimes restent incertains, mais les estimations vont de 20 000 à 60 000 morts.

Tito reprend le contrôle de la Dalmatie et de l'Istrie. La Croatie intègre la République fédérative populaire de Yougoslavie, rejoignant la Macédoine, la Serbie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine. Le régime communiste de Tito réussit à maintenir la paix parmi ces différents groupes ethniques, au prix d'une forte répression contre toute forme d'opposition. Cette période reste cependant pour beaucoup synonyme de stabilité et de prospérité.

La politique du gouvernement communiste de Tito fait toutefois des mécontents : les élites intellectuelles s'allient aux étudiants pour réclamer des réformes économiques et une plus grande autonomie du pays lors du mouvement appelé le Printemps croate. Le régime réprime les manifestations et de nombreux participants sont arrêtés ou exilés.

En 1974, une nouvelle constitution élargit les droits des différentes républiques de Yougoslavie, mais n'efface pas les tensions nationalistes toujours présentes. En 1980, après la mort de Tito, des difficultés économiques, politiques et ethniques apparaissent. Les tensions nationalistes ressurgissent, donnant lieu à de violents affrontements entre la Serbie et la Croatie début 1991.

Le 25 juin 1991, la Croatie déclare son indépendance. Le gouvernement fédéral yougoslave ne reconnaît pas cette déclaration et pendant les quatre années qui suivent, le pays se bat pour son autonomie au cours de la Guerre d'indépendance croate. La communauté internationale et l'ONU reconnaissent l'indépendance de la Croatie dès 1992, mais il faudra quasiment quatre années supplémentaires pour que la guerre prenne fin officiellement. Au cours du conflit, plusieurs villes croates sont en partie détruites, notamment Vukovar et Dubrovnik qui a depuis été presque entièrement reconstruite. La plupart des sources avancent le nombre de 20 000 morts pour les deux camps.

Depuis, la Croatie lutte pour retablir son économie mise à mal pendant la guerre. Toutefois, parmi les anciennes républiques yougoslaves, la Croatie est, après la Slovénie voisine, l'économie la plus avancée de la région. Le secteur du tourisme y est en plein essor et le nombre de visiteurs annuels est bien plus important qu'avant le conflit.

La Croatie dépose sa candidature pour l’adhésion à l'Union européenne en 2003. Lors du référendum organisé en 2012, deux tiers des votants se prononcent en faveur de l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne. Elle en est membre depuis le 1er juillet 2013.

Zagreb

La ville actuelle de Zagreb est née de deux agglomérations médiévales qui se développent durant des siècles sur deux collines opposées. La première mention écrite de Zagreb date de 1094, année à laquelle un évêché fut inauguré à Kaptol, alors que la communauté voisine de Gradec est déclarée ville royale libre en 1242, après l'invasion des Mongols et la mise en place d'exonérations d'impôts qui attirent les marchands et les artisans dans la ville.

Les deux villes sont le théâtre de fréquents désaccords, qui se soldent souvent par de violents combats en traversant le ruisseau (actuelle rue Tkalčićeva) qui les sépare. Aujourd'hui à Zagreb, entre les quartiers modernes de Gradec et de Kaptol, la petite rue de Krvavi Most (ou « le pont ensanglanté ») témoigne de ces affrontements.

Par la suite, les conflits s'apaisent sous la menace de l'invasion turque, les deux villes mettant de côté leurs différences afin d'être plus fortes et plus résistantes face à la menace. Parmi les quelques villes qui résistent à l'assaut, Zagreb devient la capitale de la Croatie, sauf entre 1756 et 1776 où le siège du gouvernement est transféré à Varazdin.

Au cours du XVIIIe siècle , Zagreb commence à se développer en tant que centre économique. La place principale, actuelle place Trg Bana Jelačića, devient un centre d'activité très animé. La croissance de la ville se poursuit au XIXe siècle, avec le développement de l'industrie et la construction d'un chemin de fer reliant Zagreb à Vienne et Budapest. Plusieurs établissements culturels et éducatifs voient également le jour à cette période.

Zagreb connaît une nouvelle forte croissance industrielle au XXe siècle, entre les deux guerres mondiales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Zagreb devient capitale de l'État indépendant de Croatie dirigé par Ante Pavelić, bien que Tito et l'Armée des Partisans reçoivent le soutien de la plupart des habitants.

Avec l'établissement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, Zagreb reste la capitale de la République socialiste de Croatie. À cette époque, les quartiers situés au sud de la Save se développent. Connus sous le nom de Novi Zagreb, ils abritent de nouveaux grands ensembles d'habitations, construits sur le modèle de l'urbanisme socialiste.

En 1991, la Croatie déclare son indépendance et conserve Zagreb en tant que capitale. La ville subit plusieurs attaques pendant la Guerre d'indépendance croate, mais reste malgré tout relativement épargnée.

De nos jours, Zagreb est une ville très animée, proposant de nombreuses manifestations culturelles, festivals et expositions. La ville est également connue pour ses terrasses de cafés et la convivialité qui s'en dégage.

Mise à jour 14/03/2016

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