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Pendant l'Antiquité, entre 750 et 475 av. J.-C, des colons de la Grèce antique s'établissent dans le pays et fondent les villes de Kourion, Soles, Lapithos, Paphos, Salamine et Marion. Cette période marque le début de la vague d'influence grecque sur l'île de Chypre.  L'île connaît alors une certaine prospérité et entre dans l'Époque classique pendant laquelle elle se trouve successivement soumise à la domination des Assyriens, Égyptiens et Perses. Cette période s'achève à la mort d'Evagoras, roi de Salamine, laissant le pays aux mains des Perses depuis la bataille de 381 av. J.-C.

Chypre connaît ensuite une nouvelle période d'héllénisation avec l'arrivée au pouvoir d'Alexandre le Grand en 333 av. J.-C. Après sa mort, Chypre passe aux mains des Ptolémées jusqu’en 58 av. J.-C. , début de la domination romaine.  Cette période relativement pacifique et prospère marque le début de la christianisation de l'île de Chypre.

Lors de la division de l'Empire romain, Chypre est incorporée à l'Empire byzantin, dont elle fera partie jusqu'à la défaite de l'empereur Isaak Komninos contre le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion. Ce dernier prend possession de l'île, avant de la vendre aux Chevaliers de l'Ordre des Templiers. À leur tour, les Chevaliers la cèdent au roi déchu de Jérusalem, Guy de Lusignan.

Après une période faste, la révolte gronde parmi les Grecs orthodoxes, qui bien que libres de pratiquer leur religion, restent soumis à l'Archevêque catholique. Beaucoup d'entre eux se replient dans les régions montagneuses de l'île pour échapper à cette domination.

Au XVe siècle, Gênes et Venise s'intéressent à Chypre et se disputent le contrôle des villes principales. Gênes s'empare de Famagouste qui reste sous sa domination pendant environ 100 ans. Les Vénitiens se rendent ensuite maîtres de l'île jusqu'à ce que l'Empire ottoman s'en empare en 1570.

L'île demeure ottomane pendant trois siècles, avant d’être cédée en 1878 au Royaume-Uni. Cet accord anglo-turc cède au Royaume-Uni l’administration de Chypre tout en garantissant la souveraineté de la Turquie dans le pays. Cet arrangement permet au Royaume-Uni d'acquérir une position stratégique au Moyen-Orient.

Pendant la Première Guerre mondiale, le Royaume-Uni annexe totalement l'île de Chypre. Cette occupation est reconnue par le Traité de Lausanne, signé en 1923 entre les Alliés et la Turquie. Pensant que le Royaume-Uni favoriserait par la suite le rattachement de l'île à la Grèce (unification appelée « Énosis »), les Chypriotes grecs ne s'opposent pas au règne britannique, au contraire des Chypriotes turcs.

Un mouvement pro-Énosis s'initie dans les années 50, avec la formation de l'Organisation Nationale des Combattants Chypriotes (Ethniki Organosis Kyprion Agoniston), organisation paramilitaire anticommuniste et pro-grecque. L'organisation utilise des méthodes de guérilla contre l'administration britannique et tous les opposants à l'Énosis.

La Grèce et la Turquie tentent d'affirmer leur influence dans le pays : les Grecs combattent pour l'Énosis et les Turcs pour une partition de l'île.

En 1959, l'Archevêque chypriote grec Makarios III, le leader des Chypriotes turcs, Faisal Kucuk, ainsi que les représentants des gouvernements grec, turc et britannique se réunissent à Zürich. Cette convention a pour but de reconnaître l'indépendance chypriote, sous réserve que la nouvelle nation abandonne toute revendication politique en faveur de l'Énosis (pro-grec) ou de la partition de l'île (pro-turc). Chypre devient une République indépendante en 1960.