Montréal
Histoire de Montréal
Canada
Comme le reste de l'Amérique du Nord, la région appelée Canada était peuplée d'autochtones plusieurs milliers d'années avant l'arrivée des premiers européens. Ainsi, certaines régions du territoire actuel du Canada sont habitées par les Premières Nations et les Inuits depuis des temps immémoriaux. Vers l'an 1000, les Vikings sont les premiers Européens à découvrir l'Amérique, changeant le devenir du pays et de son peuple. Les Métis sont les descendants des Premières Nations et des immigrés européens. Mené par l'explorateur viking Leif Erikson, les Européens débarquent pour la première fois sur le territoire, sur l'île de Terre-Neuve. Fidèles à leur nature, les Vikings sont les premiers à explorer le pays mais ne s'y installent pas de façon durable.
Ce n'est qu'au début du XVe siècle que les Britanniques et les Français mènent des expéditions coloniales sur le territoire et s'installent sur la côte atlantique. Cependant, dès 1763 et après sa défaite à la guerre de Sept Ans, la France cède quasiment toutes ses colonies d'Amérique du Nord à la Grande-Bretagne. Ces colonies sont unifiées en 1867 en tant que dominion constitué de quatre provinces distinctes. Dans le même temps, la Guerre de Sécession fait rage aux États-Unis. De nombreux américains veulent rester fidèles à la Grande-Bretagne et immigrent en masse au Canada, s'installant en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, au Québec et dans l'Ontario. Ces immigrants sont nommés à cet époque les Loyalistes de l'Empire-Uni. Pendant la guerre de 1812, les États-Unis tentent en vain de conquérir le Canada.
Le 1er juillet 1867, le Canada devient une Confédération, avec un gouvernement fédéral. Les provinces et les territoires se développent par la suite et se dirigent vers une autonomie croissante. Sir John A. Macdonald est le premier à occuper le poste de Premier ministre. La province de Manitoba, le territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest entrent au sein de la Confédération du Canada en 1870. Le Chemin de fer Canadien Pacifique, achevé en 1885, permet aux Canadiens de voyager à travers le pays et favorise le développement de l'ouest du territoire. Avec le peuplement de la région des Prairies, l'Alberta et le Saskatchewan deviennent des provinces en 1905. La Colombie-Britannique rejoint la Confédération en 1871 et l'Île-du-Prince-Édouard en 1873.
Le Canada maintient des liens étroits avec la Grande-Bretagne et combat à ses côtés pendant la Première Guerre mondiale. Le pays connaît au cours de ce conflit les plus grandes pertes humaines de son histoire. Les soldats canadiens font la fierté de leur nation après leur victoire sur les Allemands à la Bataille de la crête de Vimy en 1917. Les femmes obtiennent le droit de vote à la fin de la guerre, en partie grâce au rôle qu'elles ont joué dans la fabrication des armes pendant que les hommes combattaient en Europe. Le Canada devient indépendant du Royaume-Uni en 1931 et les affaires du pays sont remises entre les mains de son gouvernement fédéral.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Canada s'implique également dans le conflit, cette fois avec moins de réussite. Lors du Débarquement de Dieppe en 1942, la plupart des soldats canadiens sont blessés, faits prisonniers ou tués. Les forces canadiennes jouent toutefois un rôle très important en 1944 en Normandie et elles participent activement à la libération des Pays-Bas.
En 1949, Terre-Neuve-et-Labrador devient la 10e province du Canada. En 1956, le ministre des Affaires Étrangères Lester Pearson apaise les tensions lors de la Crise de Suez, ce qui lui vaut le prix Nobel de la paix et le poste de Premier ministre. En 1965, il joue également un rôle important dans la conception du nouveau drapeau canadien, « le drapeau à la feuille d'érable ». En 1982, la Loi sur le Canada modifie le statut de Westminster de 1931, organisant le « rapatriement » de la Constitution et stipulant que le Parlement britannique ne peut plus désormais légiférer pour le Canada.
Depuis, le Canada est en constant développement. Cette vaste nation et son peuple d'origines diverses, doivent faire face à de nombreuses questions. De nos jours, de nombreux Canadiens francophones souhaitent former leur propre pays et réclament leur indépendance par rapport au Canada. La province de Québec organise un référendum en 1980 à ce sujet, mais seuls 40 % des électeurs se déclarent en faveur de l'indépendance. Un autre référendum se tient en 1995 et recueille cette fois presque 50 % de voix en faveur de la scission- ce qui n'est toujours pas suffisant.
En 1999, le territoire du Nunavut devient le troisième territoire du Canada à la suite d'un accord conclu avec le peuple Inuit. La population du Canada continue également à évoluer, avec une forte immigration toujours constante. Le Canada est un des pays les plus diversifiés au point de vue ethnique (après l'Australie).
Montréal
L'actuelle ville de Montréal est peuplée à l'origine par les Iroquoiens du Saint-Laurent. La langue de ce peuple est le Laurentien et il semble que leur culture soit différente de celle des Huron (à l'ouest) et des Iroquois (au sud).
Jacques Cartier est considéré comme le premier Européen à avoir exploré l'île de Montréal, en 1535. Il débarque sur l'île de Montréal et découvre le village d'Hochelaga lors d'une de ses expéditions à la recherche d'un passage pour l'Asie. Il dresse à cette occasion une liste d'environ 200 mots du Laurentien.
Tout d'abord appelée Ville Marie, la ville de Montréal est fondée par les Français en 1642, ce qui en fait l'une des villes les plus anciennes en Amérique du Nord. Elle est établie en tant que colonie de missionnaires par le fondateur de la ville et son premier gouverneur, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve. La ville se développe lentement au tout début. Elle devient par la suite un centre important de la traite des fourrures en Nouvelle-France et devient le point de départ de l'exploration de l'intérieur du pays par les Français. En 1760, la ville compte environ 4000 habitants d'origine française.
C'est à cette époque que Montréal se rend aux forces britanniques qui s'emploient à conquérir le Canada pendant la Guerre de la Conquête (1754-1763). Montréal devient le centre du commerce des provinces du Bas-Canada (l'actuel Québec) et du Haut-Canada (l'actuel Ontario). Le port de Montréal devient un point d'entrée important sur les voies de transport maritime et fluvial entre la Grande-Bretagne et la région des Grands Lacs. Montréal scelle son destin de principale ville canadienne en devenant la capitale du pays en 1844, mais perd ce privilège en 1849 après l'incendie du Parlement lors d'une émeute.
La ville continue à prospérer malgré tout. Au milieu du XIXe siècle, Montréal est le principal centre industriel et économique du Canada. Elle devient également le centre du réseau ferroviaire national et abrite les sièges de la Compagnie de chemin de fer du Grand Tronc (1852) et du Chemin de fer Canadien Pacifique (1881). Montréal est alors la principale métropole commerciale, industrielle et financière du pays. Sa population se développe en conséquence, atteignant 216 650 habitants en 1891 et le double en 1911.
Attirés par les perspectives d'emploi, les Canadiens d'origine française quittent les zones rurales pour s'installer à Montréal et en 1911, les francophones représentent 63,5 % de la population de la ville. Cette francisation de sa société pose les bases du devenir de Montréal. Des villes comme Toronto bénéficient de l'intégration croissante du Canada dans l'économie nord-américaine. De ce fait, Montréal, ville avec une double culture francophone et anglophone, se fait déclasser par les villes anglophones du pays qui se développent plus rapidement. Cette transformation est appelée la « Révolution tranquille », période pendant laquelle les francophones prennent le contrôle sur l'économie et la politique au Québec. En 1969, le gouvernement provincial adopte une loi sur l'enseignement obligatoire du français dans le réseau scolaire, y compris anglophone. Un peu plus tard, la législation impose l'usage du français comme langue prioritaire dans l'affichage public. Montréal devient alors une ville bilingue, mais sa langue d'usage reste le Français.
C'est également à cette période que la ville connaît une rapide modernisation. Entre 1962 et 1964, quatre des dix plus hauts bâtiments de Montréal sont construits : la Tour de la Bourse, la Place Ville-Marie, la Tour CIBC et la Tour Telus (ancienne CIL House). Montréal accueille l'Exposition universelle de 1967, ce qui renforce son attrait et accroît sa modernité.
À la fin des années 1960, de nombreux habitants du Québec réclament l'indépendance de la province. Se sentant minoritaires et mis en marge au sein du Canada, ils souhaitent former leur propre nation. Des divergences constitutionnelles entre les gouvernements d'Ottawa et de Québec mènent à la création de groupes radicaux comme le Front de libération du Québec (FLQ). En octobre 1970, les membres de la « cellule Libération » du FLQ enlèvent et assassinent Pierre Laporte, ministre à l'Assemblée nationale. Ils kidnappent également James Cross, diplomate britannique, et négocient sa libération. En réponse à ces actes violents, le Premier ministre canadien, Pierre Trudeau, ordonne l'occupation militaire de la ville de Montréal et invoque la Loi sur les mesures de guerre. Cette loi accorde aux autorités des pouvoirs étendus en cas de menace de guerre, d'invasion ou d'insurrection. Cette période de malaise social et les événements qui en découlent restent tristement célèbres sous le nom de Crise d'Octobre 1970.
Le Parti Québécois organise deux référendums sur la souveraineté (sécession) du Québec, en 1980 et en 1995. Cette période d'incertitude provoque une certaine insécurité sociale et économique. Bien que les deux référendums n'aient pas abouti à l'indépendance, on estime qu'environ 300 000 Québecois anglophones quittent alors le Québec. La loi 101 (Charte de la langue française), adoptée en 1977, instaure le Français comme « la langue de l'État et de la Loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, de l'enseignement, des communications, du commerce et des affaires ». Dans le reste du Canada, le gouvernement adopte une politique bilingue, rédigeant tous les textes institutionnels en français et l'anglais.
La ville célèbre son 350e anniversaire en 1992 et affirme la même année son essor économique avec la construction des gratte-ciel 1000 de La Gauchetière et 1250 René-Lévesque. Les infrastructures de la ville sont améliorées, avec notamment l'extension du métro, la construction de nouveaux gratte-ciel et le développement du réseau routier (projet de périphérique autour de l'île). À travers toutes ces années d'histoire, la réputation mondiale de Montréal ne s'est jamais démentie.
Mise à jour 22/05/2013
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